Mali : Vieux Farka Touré va jouer du « blues songhaï » au Felton Music Hall

Vieux Farka Touré a enregistré The Roots à Bamako, au Mali, dans son home studio, qu'il a construit juste avant que la pandémie de Covid-19 ne provoque la fermeture des établissements culturels à travers l'Afrique et le monde au début de 2020. Vieux a attribué au studio le nom de son père, l'éminent guitariste de blues Ali Farka Touré, décédé en 2006.

Dans son cinquième album studio qui puise dans le vaste champ de la musique songhaï du Mali, qui est l'une des traditions musicales ouest-africaines les plus connues en Occident sous le terme « Blues du désert », il rend hommage à celui qui a transmis le virus du 4e art.

Il est important pour moi et pour le peuple malien que nous restions connectés à nos racines et à notre histoire. L'album est un hommage à mon père mais, tout aussi important, à tout ce qu'il a représenté et défendu.

Les rythmes et les mélodies de The Roots sont passionnants et complexes, s'emboîtant de manière surprenante, avec des harmonies qui poussent à la transcendance.

La grandeur de l'opus réside aussi dans la qualité artistique des invités, qui ont apporté encore plus de variations et de couleurs ; c'est le cas de Madou Traoré avec sa flûte, Kandia Fa avec son ngoni, Souleymane Kane à la calebasse et le frère cadet de Toumani Diabaté, Madou Sidiki Diabaté à la kora. Cheick Tidiane Seck offre un jeu magique au clavier, tandis qu'Amadou Bagayoko qui travaille souvent avec le duo Amadou et Mariam, ajoute des lignes quasi-parfaites de guitare.

Vieux Farka Touré est né en 1981 au Mali et il s'est mis très tôt à l'apprentissage de la guitare, même si son père le décourageait à l'idée d'entrer dans la « bureaucratie de la musique professionnelle ». Il a notamment collaboré avec Dave Matthews et le guitariste de jazz John Scofield, ainsi qu'avec le claviériste israélien Idan Raichel. Il fait l'objet d'un tout nouveau documentaire intitulé « Vieux de Niafunké » du réalisateur Ian Campbell.