La chanteuse burundaise Khadja Nin au Festival de Cannes 2018

Benjamine d’une fratrie de huit enfants, Khadja Nin étudie très tôt la musique. C’est au début des années 90 qu’on la découvre avec sa chanson « Sambolera mali son » tirée de son album Ya Pili.

Artiste internationale, elle a chanté avec Sting, Cheb Mami et bien d’autres. Elle devient aussi ambassadrice de bonne volonté de l’Unicef puis de l’Observatoire sur les migrations. Elle se voit décerner le prix de l’action féminine 2016 par l’Union des Femmes Africaines.

Ravie de représenter l’Afrique

Invitée sur le plateau du Journal Afrique sur TV5 Monde, Jeanine Rema alias Khadja Nin s'est dite heureuse d'intégrer le jury du festival de Cannes. Elle estime qu'elle été choisie car elle évolue en dehors du monde cinématographique, elle y apportera un regard différent. Elle a ajouté que ce sera aussi une occasion de promouvoir les produits cinématographiques africains, comme elle l'a toujours fait dans la musique. 

À noter que cette année, un film kényan Rafiki figure dans la catégorie « Un Certain regard ». Il devient ainsi le premier film kényan à être sélectionné à ce prestigieux festival. Rafiki qui relate une histoire d’amour entre deux jeunes filles est banni au Kenya car il fait « la promotion de l’homosexualité » selon les autorités.

Retour sur la scène musicale

Depuis le début des années 2000, Khadja Nin n'a pas sorti d’albums. Elle ne cache pas son envie de retrouver la scène musicale. Pour elle, un artiste ne quitte jamais la scène. Il prend du recul ou marque un arrêt, mais peut toujours revenir quand il le veut ou quand il a quelque chose à dire.

Dans un entretien qu’elle a accordé au Journal du Cameroun, Khadja Nin a fait savoir qu’elle souhaiterait collaborer et faire des duos avec les jeunes talents mais aussi se lancer dans le monde du rap. Elle promet au peuple burundais qu’avec la fin de la crise qui secoue le pays, elle pourra chanter au bord du lac Tanganyika.

Engagée pour le changement politique au Burundi

Depuis l’annonce contestée du troisième mandat du président du Burundi, Khadja Nin s’engage: elle s'est déclarée pour « la lutte contre la dictature du président Pierre Nkurunziza ». Elle mène cette lutte au sein des voix burundaises de la société civile vivant à l’étranger.

Elle est aussi une figure dans la lutte contre les crimes dont sont victimes les femmes burundaises.