Magic System : d’Anoumabo à Paris
Cela fait 20 ans que Salif Traoré Alias Asalfo et ses compagnons Manadja, Tino, et Goudé évoluent ensemble dans le groupe Magic System. Partis d’Anoumabo, un quartier d’Abidjan (Côte d’Ivoire) pour s’installer en France, ils sont devenus des stars mondiales et ne comptent pas s’arrêter là.
- Magic System. Photo: Facebook
Des débuts prometteurs
Tout a commencé dans les années 90 où ces quatre gamins se distinguent, à l’époque, dans l’animation des manifestations locales, des soirées de veillées funèbres, et surtout des mariages. Pour eux, l’objectif final était sans doute l’amélioration de leur condition de vie, et surtout une survie dans une Afrique faite d’incertitudes où la jeunesse est abandonnée à elle-même. Leur rêve était tout simplement de devenir des stars de la musique et se faire connaître partout en Afrique.
En 1997 grâce au soutien de Claude Bassolet, un manager très connu dans la ville d’Abidjan, Magic system arrive petit à petit mais avec un pas de géant, à s’imposer sur la scène musicale abidjanaise. L’album Momo sorti la même année est accueilli favorablement par les mélomanes qui apprécient le rythme et le bon « son » de la chanson « Papitou » tiré du premier opus de Magic System. Asalfo le leader vocal du groupe se fait remarquer par sa voix fluide qui raisonne dans chaque morceau de l’album et les fêtards du gotha abidjanais n’en sont que ravis.
Les jeunes de Magic System, qui venaient de faire leur entrée sur la scène ivoirienne, délivrent des messages forts. Ils chantent la paix, la réconciliation nationale et la justice et ils ne mesurent pas encore le succès qui les attend.
Le succès est au rendez-vous
En 1999, le groupe enregistre son deuxième album Premier Gaou, le succès arrive vite, des titres « Complainte », « Amoulango », « Pourquoi pas ça » et les autres sont écoutés et appréciés en Côte d’Ivoire. Avec cet album, le groupe arrive à écouler près de 300.000 exemplaires dans leur pays et un million au-delà des frontières ivoiriennes. Après la sortie de leur troisième album Poisson d’Avril (qui n'a pas récolté le succès attendu), Magic System se fait connaître en France grâce à son tube Premier Gaou et lance à tour de bras plusieurs albums : Un Gaou à Paris (2003), Petit Pompier (2005), et Cessa kié la vérité (2005), Africainement vôtre (2014), Radio Afrika (2015) et des singles : Bouger Bouger (2005), Ki Dit Mié (2006), Zouglou Dance (2008), Chéri Coco (2009). Sans craindre les tendances de modernité qui influencent la musique africaine, le groupe est resté fidèle à son style musical le « Zouglou ».
Magic System, un des groupes contemporains les plus talentueux d’Afrique a donné des concerts dans pratiquement toutes les grandes salles de spectacle en France. La bande à quatre était au Zénith de Paris pour la Première Fête de la Jeunesse en Mai 2011, au Stade de France à l’occasion de la Nuit Africaine en Juin 2011, à l’Olympia de Paris en Septembre 2014, au Zénith de Nantes Métropole en Mars 2015.
Quand on leur pose la question de savoir quel est leur secret pour rester aussi longtemps ensemble ils répondent, « l’humilité, le respect de l’autre, et l’honnêteté ». « Nous vivons ensemble comme dans un village, où il y a un chef qui impulse la vision, et nous suivons, tout en donnant nos opinions dans le respect et l’amour de l’autre.» ajoute Sodoua Narcisse alias « Manadja » membre très influent du groupe.
Un réel engagement pour la communauté
Installé à Paris (France), le groupe d’Anoumabo n’a pas pour autant perdu son caractère identitaire: la solidarité africaine, la générosité, l’éveil des consciences et le partage. Fort de son engagement en faveur de la paix, de l’amour et de la justice, Asalfo, le chanteur principal du groupe, a été nommé en 2012 ambassadeur de l’Unesco par Irina Bokova, l’actuelle directrice générale de l'institution onusienne.
Magic System est également le promoteur du Festival des musiques urbaines d’Anoumabo (Femua). Crée en 2008, le Femua (qui est à sa 9ième édition cette année) avait pour but de trouver des fonds pour venir en aide aux habitants du quartier d’Anoumabo. Il est devenu au fil des années un véritable rendez-vous musical continental. Une fondation qui porte le nom du groupe a été également mise sur pied. Cette structure s'investit particulièrement dans les domaines de l'éducation et de la santé pour « le bien-être des communautés locales » .Sous l'iniative de Magic System, une école primaire a vu le jour en 2011 à Anoumabo.
L’histoire de ces quatre garçons est un bel exemple. Ils sont devenus, grâce à leur talent, des stars africaines et planétaires. Ils ont su développer et entretenir un lien affectif avec leur Côte d’Ivoire natal. Des fils digne d’Afrique à qui on souhaite plein succès pour l’avenir.
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