RD Congo : Le statut de l'artiste officiellement reconnu
Le secteur culturel congolais franchit une étape décisive avec la signature d’un décret, par la Première ministre Judith Suminwa Tuluka, officialisant le statut de l’artiste et du professionnel de la culture.
Portée par la ministre de la Culture, Yolande Elebe Ma Ndembo, cette mesure consacre une reconnaissance juridique et sociale attendue depuis plusieurs années, et pose les bases d'une politique culturelle plus inclusive et structurée.
- La ministre de la Culure Yolande Elebe Ma Ndembo avec l'artiste congolais Werrason.
Le texte adopté le lundi 23 juin garantit aux artistes une sécurité sociale, une fiscalité adaptée et des droits clairement définis. Il encourage la professionnalisation des acteurs culturels, souvent confrontés à la précarité et à l'absence de réglementation. En offrant un cadre légal stable, le décret vise à intégrer pleinement les artistes dans la vie économique et sociale du pays.
Il prévoit notamment :
- la professionnalisation des artistes avec une couverture sociale (assurance-maladie, pension) ;
- un environnement économique propice à l’épanouissement de leurs activités ;
- l’intégration dans les circuits fiscaux, pour une contribution structurante au budget national.
Cette avancée est le fruit d’un travail de longue haleine, porté par des collectifs artistiques, des associations professionnelles et des personnalités du monde culturel. Depuis plusieurs années, des voix se sont élevées pour dénoncer le manque de protection des droits d'auteur, l'opacité dans la gestion des fonds culturels et l'absence de politique publique forte.
Dans ce contexte, la dynamique institutionnelle enclenchée récemment marque une véritable rupture. Outre le décret, plusieurs initiatives ont vu le jour, dont l'inauguration d'un centre culturel régional moderne et l’adoption de nouveaux principes de politique culturelle. Ces actions visent à doter la RDC d'infrastructures et d'outils capables de soutenir durablement la création artistique.
Ce tournant législatif pose les fondements d'une économie culturelle formelle et valorise la contribution essentielle des artistes à la cohésion nationale, à la mémoire collective et au rayonnement du pays. Le défi réside désormais dans l'application effective de ces mesures et le suivi rigoureux de leur mise en œuvre. L’enjeu est de taille : il s'agit d'assurer une transformation durable du paysage culturel congolais.
Comments
Log in or register to post comments