Jibulani Simango au Festival Buskers à Morges, une première en Europe
En août 2022, l’audience de Music in Africa découvrait la création d’un nouveau festival international de spectacle de rue en Suisse. En effet, des artistes sénégalais avaient été programmés pour les 4 jours de festivités de l'événement baptisé Buskers.
Morges (Suisse), cité historique au patrimoine remarquable, se prête à ces rencontres interculturelles dans un cadre magnifié par les lumières du Lac Léman et la ligne de crête grandiose des Alpes.
Le groupe Djeli Ndiaye Music est de retour à Morges (Suisse) pour la 2e édition, du 16 au 20 août 2023. L’énergie de ces musiciens très appréciée sur d’autres festivals Buskers comme sur les scènes de musiques actuelles contribue au rayonnement des rythmes et de la danse Sabar.
L’accueil enthousiaste du public conforte l’équipe bénévole réunie autour de Sylvie Pasche, créatrice du festival, dans sa volonté de promouvoir d’autres artistes africains au sein d’une programmation originale, engagée, éclectique.
Jibulani est originaire du Mozambique. Il vit et se produit dans la rue en Afrique du Sud. L’artiste fait cette année son entrée en Europe grâce au Festival Buskers à Morges avec l’appui d’une association. Talent opportunities Fund, créée par Pascal Holliger, permet au marionnettiste de partager son univers à l’occasion d’un séjour de 3 semaines. Jibulani peut ainsi présenter son spectacle à Neuchâtel, Bienne, Montreux, Vevey.
« Cela fait plus de vingt ans que je connecte régulièrement des talents africains, en particulier issus de milieux socio-économiques défavorisés, avec des programmateurs en Europe et en Amérique du Nord. J’ai fait la rencontre de Jibulani Simango quand il se produisait autour des stades de football durant la Coupe du monde FIFA en Afrique du Sud. C’est un anglais qui lui a transmis sa passion pour les marionnettes. Jubilani a appris et inventé son propre monde. C’est toute sa vie » a affirmé Pascal Holliger, Suisse.
Jibulani a perdu sa mère quelques années après leur départ du Mozambique. Elle était employée chez l’anglais à qui Jubilani doit de pouvoir voyager en Europe aujourd’hui. Sans ses marionnettes, il lui aurait fallu se satisfaire de petits boulots sans lendemain. Gagner sa vie dans la rue implique des prédispositions pour gagner le cœur du public, l’inviter à partager la poésie d’un moment sur un bout de trottoir.
Faire sourire, faire rire, jouer avec les codes, s’adresser aux petits comme aux grands, Jibulani joue sa gamme sur les émotions. Quelques bouts de bois, du fil et deux marionnettes, une musique entrainante sur laquelle le petit couple se trémousse, voilà les seuls ingrédients dont l’artiste se sert pour exprimer son style, sa personnalité, sa culture.
L’art de rue pour ce marionnettiste, c’est la possibilité de construire un récit avec la proximité du public, le changement d’échelle et l’imaginaire. Dans l’espace drôle et chaleureux qu’il invente, la relation entre les deux personnages de chiffon capte les regards et l’attention. Chacun s’invite dans l’histoire, à sa façon. Alors il n’y plus à savoir si tu es d’Afrique ou d’ailleurs. Ce qui importe, c’est le plaisir et la joie de partager cette complicité éphémère, sur un bout de trottoir...
Comments
Log in or register to post comments