Après la sortie d’un album de 19 titres, le silence plane dans la carrière de Wawy-B
Par Alpha Lejeune
Depuis la sortie de son ambitieux album « Transition » en 2024, composé de 19 titres, WAWY-B, autoproclamée « Woman Trône » du rap tchadien, semble passer sous silence de la scène médiatique. Un silence qui, loin d’être grave soulève des interrogations légitimes. Est-ce, une distance stratégique ou le début d’une rupture entre l’artiste et son équipe ? Le constat est là.
- Wawy-B
Il y a à peine un an, tout semblait sourire à la jeune rappeuse. Signée chez El Tchado Agency depuis avril 2023, Wawy-B affichait une ambition sans équivoque : devenir une star et non juste une artiste. Sous le management de Abdelkader Ngaba, son nom commençait à circuler bien au-delà des frontières tchadiennes, avec des collaborations remarquées aux côtés de NGONE SAAR, Obie G, et des apparitions sur scènes en France et au Congo. L’album « Transition » aborde des thématiques nobles telles que l’autonomisation, leadership féminin et résilience, l’opus est resté tiède. Le public a-t-il vraiment suivi ? Pas certain.
Derrière l’image soignée avec des belles tenues et les photos bien cadrées, une réalité semble s'imposer. Elle serait peut-être victime de son propre mythe. Toujours collée à son manager Abdelkader Ngaba, puis brusquement seule, l’artiste semble aujourd’hui flotter entre deux eaux. Certains évoquent une envie d’auto-production, d’autres parlent de tensions internes avec son label. Une chose est sûre, sa visibilité d’hier a laissé place à une inquiétude opaque. Et surtout dans un paysage musical tchadien en pleine structuration, l’instabilité des carrières chez les artistes est devenue une norme inquiétante. Les exemples récents sont concrets : Ghis B, MBH la bombe, Mr Nan, Browning T, etc. Tous ont quitté leur label trop tôt, souvent sans plan de repli. WAWY-B est-elle en train de suivre le même sentier glissant ?
Dès lors, il ne suffit pas d’un slogan ou d’un surnom pour régner sur le rap game. Le talent, certes, WAWY-B en a, mais l’indépendance artistique ne s’improvise pas. Dans un milieu aussi impitoyable que le rap au Tchad, l’orgueil et les décisions précipitées sont les ennemis mortels de la longévité. La rappeuse ferait bien de méditer l’exemple de ses confrères.
Bref, la question n’est pas de chercher à savoir si WAWY-B est en train de partir de son label, mais plutôt est ce qu’elle saura transformer ce silence en musique et ce doute en renaissance. Le silence plane dans la carrière de Wawy-B
Articles populaires
Sur le même sujet




Commentaires
s'identifier or register to post comments