Agon, un talent qui trace sa route avec humilité et force
Né le 10 juillet 1994 à N’Djamena, Allafi François, alias Agon, a grandi dans une fratrie de quatre enfants. Très jeune, il découvre dans la musique un refuge et un langage universel. Loin des projecteurs, il apprend à façonner sa voix, à transformer les épreuves en mélodies. Chez Agon, chaque chanson porte un message. Sa musique ne cherche pas seulement à faire danser, mais à faire réfléchir.
Par Alpha Lejeune
Agon
En 2015, Agon décide de faire de la musique une vocation. Sur scène, il ne triche pas. Une main sur le micro, le regard plongé dans la foule, sa voix grave et veloutée semble portée par la mémoire du continent. Il chante comme on se confie. Dans un paysage musical africain en pleine ébullition, la pépite s’impose peu à peu comme l’une de ces voix singulières capables de conjuguer authenticité et modernité.
En 2016, il est sacré lauréat de la catégorie « Jeune Talent » au festival N’djamVi, l’un des plus grands rendez-vous musicaux du Tchad. Ce premier succès marquera le point de départ d’un parcours en pleine ascension. Il franchit une nouvelle étape en 2020, en représentant le Tchad à « The Voice Afrique Francophone », tournée en Afrique du Sud. Cette expérience lui ouvre de nouvelles perspectives, et depuis lors, Agon multiplie les collaborations et les prestations remarquées, notamment à l’Institut français du Tchad, à Acamod et, plus récemment, en Guinée, en tant qu’artiste invité au concert de lancement d’album de Soul Bang’s.
Signé en coproduction avec les labels Fêt’Art et XOL Music, Agon se distingue par une direction artistique assumée : la « Top Alternative », un mélange raffiné d’Afropop et de sonorités tchadiennes traditionnelles (Kroum, Gang-gang). Dans ses chansons, il se meut avec aisance entre les langues et les émotions, passant du Nandjeré au Lélé, en traversant l’arabe tchadien. Une richesse linguistique qui confère à sa musique une identité à la fois singulière et profondément enracinée.
Ses titres « Saamha », « Tebang », « Ma’am Tary » ou encore « Dounia » résonnent comme des dialogues entre les percussions d’hier et les synthés d’aujourd’hui. Dans « Elle n’a que 13 ans », il aborde avec pudeur et gravité le fléau des mariages précoces, tandis que « Djongo » exalte la fierté d’être soi. Son parcours s’enrichit également de collaborations remarquées avec Ngavaldo sur « Zéro », Danapih sur « Kelo », ou encore Afrotronix et Elete sur « Te Amo ». Ces rencontres traduisent son désir constant de construire des ponts entre les artistes et les peuples d’Afrique.
À travers ses textes, Agon encourage la jeunesse à croire en ses rêves, à refuser la résignation et considère la musique comme un outil de transformation. À l’heure où la scène africaine explose sur les plateformes mondiales, il trace sa route avec humilité et force. Sa voix porte celle d’une génération qui refuse de choisir entre tradition et modernité — une génération qui veut simplement chanter sa vérité, libre, fière et profondément humaine.
























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