
REMA 2025 - Alif Naaba : « Ouagadougou est depuis 8 ans devenue la capitale de la musique africaine »
La capitale burkinabè, Ouagadougou, deviendra le cœur battant de la création musicale africaine à l’occasion de la 8ᵉ édition des Rencontres musicales africaines REMA), prévue du 16 au 18 octobre 2025.
Placée sous le thème « Sahel : un nouvel imaginaire créatif », cette manifestation culturelle d’envergure internationale ambitionne de mettre en lumière la vitalité artistique et le potentiel économique de la région sahélienne.
Alif Naaba, promoteur des REMA, nous présente les grandes lignes de cette édition 2025, devenue au fil des ans un rendez-vous incontournable de la musique africaine contemporaine.
- Alif Naaba, promoteur des REMA
Mory Touré : Bonjour Alif. Les REMA se tiennent cette année dans un contexte encore particulier, avec une thématique forte : « Sahel : un nouvel imaginaire créatif ». En quoi ce thème peut-il être un facteur de cohésion pour l’écosystème musical ?
Alif : Cette année, nous avons voulu placer les REMA sous le thème « Sahel : un nouvel imaginaire créatif » parce que cette région sahélienne, qui regroupe aujourd’hui une dizaine de pays — le Burkina Faso, le Mali, le Niger, le Cameroun, la Guinée, le Sénégal, la Gambie, le Nigeria, la Mauritanie et le Tchad — constitue un espace d’une richesse créative exceptionnelle. Ces pays ont profondément marqué l’histoire des musiques africaines.
Il était donc important pour nous de porter un regard attentif sur ce qui s’y passe sur le plan artistique et d’analyser les différents modèles économiques qui y existent, afin de cartographier les artistes, festivals, labels et événements majeurs.
Cette démarche permettra à tout acteur, qu’il soit du Burkina, du Sénégal ou de la Guinée, de disposer d’informations fiables et concrètes pour collaborer efficacement dans un autre pays du Sahel. C’est dans cette optique que nous avons choisi ce thème : offrir aux professionnels un véritable outil de référence, avec des données claires sur chaque territoire.
Les REMA innovent chaque année. Quelles seront les grandes orientations de cette 8e édition ?
Alif : En effet, cette édition sera marquée par la mise en place d’une cartographie musicale du Grand Sahel. Mais comme chaque année, les REMA mettront aussi l’accent sur la formation, les ateliers et les rencontres destinés à renforcer les compétences des artistes et des acteurs culturels.
Nous poursuivons notamment le programme dédié aux beatmakers que nous accompagnons depuis trois ans. Ces jeunes talents formés par les REMA produisent aujourd’hui des artistes qui remplissent les stades au Burkina et tournent dans la sous-région. C’est une grande fierté de constater les résultats concrets de ces formations.
Nous proposerons également de nouveaux modules sur les métiers émergents, notamment autour du digital live creative, c’est-à-dire la manière dont les outils numériques peuvent enrichir le live sans en dénaturer l’essence. D’autres thématiques seront abordées, comme la question des playlists et leur rôle dans la promotion et le positionnement des œuvres, ou encore les liens entre musique, numérique et environnement.
Dans cette logique, nous lançons une application mobile qui contribuera à réduire l’usage du papier durant l’événement.
La programmation musicale du grand show et les showcases constituent toujours des temps forts des REMA. Que peut-on en attendre cette année ?
Alif : Chaque année, nous mettons un point d’honneur à valoriser la diversité et la créativité des jeunes talents africains à travers les showcases. C’est une véritable plateforme de découverte où ces artistes se produisent devant un public de professionnels et de mélomanes. Cela leur permet d’être repérés, d’établir des contacts et parfois même de décrocher des collaborations internationales.
Cette année, dix artistes venus de six pays se produiront sur la scène des showcases : des jeunes prometteurs, dynamiques et audacieux.
Quant à la grande scène, les REMA Play, elle offrira une programmation éclectique et prestigieuse. Nous accueillerons des artistes venus des États-Unis et de la diaspora, comme Meta and The Cornerstones, mais aussi Afrotronix du Tchad, Yo Maps de Zambie, Kedjevara et Syndicat de Côte d’Ivoire, Neptune du Nigeria, ainsi que Reeman, Toksa et Tania du Burkina Faso.
La scène des REMA Play est devenue un rendez-vous incontournable, particulièrement apprécié du jeune public burkinabè. Cette édition ne fera pas exception : les mélomanes auront droit à un plateau aussi riche que varié.
Malgré cette programmation dense et attractive, certains acteurs semblent encore hésiter à s’approprier pleinement les REMA. Qu’en est-il aujourd’hui ?
Alif : Ce temps-là est révolu. Les deux dernières éditions des REMA Play ont connu un succès retentissant, tant sur le plan artistique que professionnel. Nous avons constaté une participation accrue des acteurs, preuve qu’ils ont compris l’importance de cette plateforme qui œuvre avant tout pour eux.
Nous comptons encore cette année sur leur mobilisation pour venir échanger, se connecter et bâtir des opportunités durables pour leurs labels et leurs projets. Le réseautage est essentiel pour la structuration du secteur à long terme. C’est pourquoi nous invitons tous les professionnels à nous rejoindre à Ouagadougou les 16, 17 et 18 octobre 2025, afin de vivre cette expérience et renforcer les collaborations africaines.
Quel message souhaites-tu adresser à la veille de cette 8e édition, qui s’annonce encore plus instructive, professionnelle et festive ?
Alif : Mon message est un appel à toute la famille musicale africaine. Depuis huit ans, Ouagadougou s’affirme comme la capitale de la musique du continent. J’invite donc tous les acteurs à venir partager ces moments d’échange, d’apprentissage et de célébration.
Ceux qui ne pourront pas se déplacer pourront suivre nos panels et nos concerts en direct sur nos plateformes numériques.
J’appelle enfin le public burkinabè à venir nombreux soutenir les artistes, particulièrement ceux du pays. Vive la musique, vive les industries culturelles et créatives africaines ! Et un grand merci à nos partenaires et aux médias qui continuent d’accompagner les REMA. Rendez-vous les 16, 17 et 18 octobre 2025 au Palais des Sports de Ouaga 2000.
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