Quelques moment forts de la scène musicale en RDC
La musique congolaise s’est beaucoup développée ces 40 dernières années. Ses artistes sont connus à travers le continent et dans le monde. Ils remplissent les salles de spectacle et collaborent avec des musiciens de renommée internationale.
Dans cet article je passe en revue les moments forts, évènements et concerts (la plupart joués dans les grandes salles de spectacle en France) qui ont marqué la scène musicale de ce grand pays d’Afrique centrale.
- Tabu Ley lors d'un concert. Photo: DR
Tabu Ley, le roi de la rumba congolaise à l’Olympia
Bruno Coquatrix, le patron de l’Olympia, rencontre Tabu Ley lors d’un voyage à Kinshasa. Après la signature d’un contrat, Tabu Ley, se rend en France et donne un concert le 12 décembre 1970 dans la célèbre salle de spectacle parisienne.
En 16 jours, Tabu Ley propose 34 spectacles dont 14 avec le chanteur français Julien Clerc. La première soirée de ce spectacle est retransmise par la Radio Nationale.
À l’Olympia, Tabu Ley a pris le soin d’interpréter et de faire découvrir au public européen ces tubes à succès : « Congolia », « Pitié », « Fétiche », « Moussa », « Masuwa ». Ce show permettra à Tabu Ley de s’affirmer sur la scène musicale africaine.
Son fils, Youssoupha Mabiki, rappeur franco-congolais, revient sur la même scène en 2012, soit 38 ans après le passage de son père.
Le show d’Abeti Masikini à Paris
C’est la première chanteuse de la RDC a donné un concert dans la salle parisienne. Soit deux ans après le début de sa carrière musicale. Le contrat est négocié par le togolais Gérard Akweson, manager d’Abeti. À Paris, Abeti joue devant un public majoritairement blanc qui apprécie sa voix et ses mélodies mélangeant le blues, le folk et la soul. Avec son groupe Les Redoutables et son frère guitariste Jean Abumba, la diva congolaise réussit son pari européen.
Le succès de l’Olympia ouvre d’autres portes à la chanteuse. Le 19 juin 1974, la star congolaise est attendue au Carnegie Hall de New York (USA), devant 3000 spectateurs. La musicienne séduit les américains. En septembre 1974, elle joue sur la même scène que Miriam Makeba, James Brown, et Tabu Ley, à Kinshasa au festival Zaïre 74, quelques semaines avant le combat de boxe opposant Mohamed Ali et Georges Foreman.
Le festival Zaïre 74
C’est à mon avis, le plus grand évènement qui a marqué la scène musicale en RDC. L’artiste sud-africain en exil Hugh Masekela et le producteur américain Jeffrey Levy-Hinte proposent à Don King d’organiser un spectacle à Kinshasa quelques jours avant le fameux combat opposant Mohamed Ali et Georges Forman pour le titre de « champion du monde poids lourd ».
Parmi les artistes qui ont fait le déplacement pour ce grand show : James Brown, B.B King, The Spinners, Celia Cruz, Fania All-Stars, Miriam Makeba et Hugh Masekela. Côté congolais (zaïrois à l’époque), on retrouve Tabu Ley, Franco avec son TP Ok Jazz, Abeti Masikini et d’autres musiciens.
Pendant 3 jours (les 22, 23 et 24 septembre 1970), Kinshasa, la capitale congolaise, vibre aux rythmes du jazz, du blues et de la rumba congolaise. Près de 100.000 personnes se réunissent au stade Tata-Raphaël pour assister aux grands spectacles des stars de la chanson américaine et africaine. Pendant un concert, James Brown réchauffe la foule et leur fait reprendre ce refrain « Say it loud, I'm black and I'm proud » ("dites le fort, je suis noir et j'en suis fier").
Soul Power, un film documentaire paru en 2009, raconte les coulisses du festival Zaïre 74.
Koffi Olomidé, Papa Wemba et Kester Emeneya
Après ses concerts au Zénith et à l’Olympia, Koffi Olomidé, propose un grand spectacle le19 février 2000 au Palais omnisport de Paris-Bercy (l'actuel AccorHotels Arena, 20 000 places assises). Une fierté, un sursaut d’orgueil pour l’artiste qui fréquente des chefs d’Etats africains. « Bercy, c'est la plus grande salle de spectacle de l'espace Schengen ou d'Europe. C'est une grosse responsabilité pour moi parce que je suis le premier des artistes africains à y aller », se vante le musicien congolais.
Le passage de Koffi dans les salles parisiennes fait rêver d’autres artistes comme Papa Wemba qui a donné un concert au Zénith en 1999, Kester Ememeya y est revenu en 2002.
Koffi Olomidé, lui, s’amuse à rappeler qu’il est le premier artiste de sa génération à jouer sur les grandes scènes de la capitale française.
JB Mpiana et de Werra Son : leur succès dans les salles parisiennes
Ces deux artistes remplissent déjà les salles de spectacle, dont le célèbre stade de Martyrs (pouvant accueillir jusqu’à 80.000 personnes pour un match de football).
En 1999, JB Mpiana, joue au Zénith puis à l’Olympia. À Kinshasa, les fans vantent les mérites du chanteur et appellent les autres artistes à faire mieux que leur star.
En septembre 2000 au Palais omnisport de Bercy, Werrason, donne son premier grand concert en France. Il est programmé plusieurs fois au Zénith, dont le fameux « double Zénith » (les 26 et 27 avril 2002) que les mélomanes (de Werrason) brandissent pour se moquer de JB Mpiana qui n’a joué qu’une seule fois dans cette salle. En 2001, JB Mpiana preste à Bercy, mettant ainsi fin aux polémiques entres fans. En décembre 2013, son second concert au Zénith est annulé pour raison de sécurité.
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