5 questions à Omzo du groupe de rap mauritanien, Minen Teye
À l'occasion de la journée internationale de la langue maternelle de l'UNESCO, célébrée le 22 février dernier, nous avons rencontré Omzo, un des membres du mythique groupe de rap mauritanien Minen Teye, qui était invité au concert organisé pour la circonstance, à Anvers en Belgique.
Bonjour Omzo, pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Je suis Omzo, artiste et activiste d’origine mauritanienne et membre du groupe de rap Minen Teye. Je suis aussi militant pour les droits de l’homme et coordinateur du mouvement « On refuse ».
Vous avez pris part à la journée internationale de la langue maternelle initiée par l’Unesco, parlez-nous de cette journée et de votre participation ?
Effectivement, j'ai pris part à la journée internationale de la langue maternelle de l’Unesco. Comme vous le savez, cette journée est fêtée partout à travers le monde et j'ai eu le privilège d'être appelé ici à Anvers (Belgique), pour célébrer cette date avec d'autres artistes venus des 4 coins du globe.
Je rappe dans une langue africaine, le peul, ma langue maternelle, et je suis connu dans le milieu artistique belge où j'évolue depuis un moment déjà. J'ai donc été convié ici pour représenter la diaspora africaine. C'est pour moi un grand honneur de porter l'étendard mon pays et de l'Afrique entière à ce grand rendez-vous.
Quelle analyse faites-vous, sur l'évolution du rap dans votre pays ?
Le rap dans mon pays est en train de faire son chemin quoiqu'il manque le soutien des autorités locales. On y retrouve toutes les influences des musiques urbaines du monde.
Personnellement, je fais partie de cette génération qui a révolutionné le hip hop mauritanien et c’est cette musique qui me sert de support de communication dans mon activisme.
Je travaille aujourd’hui avec plusieurs organisations internationales et c'est grâce à ma musique que je suis sollicité partout. Il y a beaucoup de défis à relever en Mauritanie et le rap a un rôle essentiel pour l’éveil des consciences et la mobilisation des masses.
Quelles sont, selon vous, les solutions pour sortir le rap mauritanien de son enclavement ?
Il faut que les artistes mauritaniens arrivent à établir les bonnes connexions au niveau international. La Mauritanie compte près de 4 millions d’habitants et c'est très peu ; faire une musique qui ne soit consommée que localement, c’est se mettre des barrières.
Personnellement, depuis 2009, année de sortie de mon premier album qui a connu un réel succès, j'ai pu me faire une certaine renommée, avec mon groupe Minen Teye.
J'aspire désormais à présenter la scène mauritanienne qui est encore méconnue, au reste du monde. Si aujourd’hui le Sénégal est connu à l'international, c'est en partie grâce au sport et à la musique ont joué un rôle important dans sa promotion.
Pour le reste, les artistes mauritaniens doivent approfondir leurs recherches. Notre rap est à 98% engagé ; nous devons donc faire preuve de plus de vigilance et de responsabilité quant aux messages que nous véhiculons, pour mieux orienter les générations futures.
Omzo, que préparez-vous pour votre public cette année ?
J’enregistre actuellement de nouveaux projets avec un band. L'un d'entre eux, est fortement ouvert sur le plan musical. On y retrouvera bien sûr du rap, mais aussi d'autres sonorités et des collaborations avec des musiciens évoluant dans différents genres ; ce sera une véritable fusion musicale.
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