
Queen Fumi : La pop star béninoise qui électrise en live
Le 27 juin 2025, à l’Institut Français de Cotonou, Queen Fumi a livré un concert qui restera gravé comme une démonstration flamboyante de ce que peut être une scène afro-urbaine lorsqu’elle est pensée avec exigence, vision et effusion.
- Queen Fumi sur la scène de l'Institut Français de Cotonou - Photo par Ola Prod
Dès les premières secondes, le ton était donné. Apparaissant depuis le public, comme pour mieux brouiller la frontière entre elle et ses fans, l’artiste a créé une tension immédiate, un frisson partagé. C’est dans ce surgissement théâtral que s’est jouée une partie de la réussite de ce concert : une présence scénique incarnée, minutieuse, comme un scénario visuel qu’elle déroulait titre après titre, mouvement après mouvement.
Une scénographie millimétrée digne des pop stars internationales
Queen Fumi (de son vrai nom Fumilayo Raimi) ose avec audace et envergure. Si elle chante avec la justesse d’un déploiement maitrisé, elle sait aussi se mettre en scène. En cela, chaque tableau déroulé lors de son concert, semblait pensé comme un chapitre visuel et sonore inclus dans une narration globale. Les cuts entre les morceaux, appuyés par des jeux de lumière et des silences scéniques bien calculés, venaient rythmer le spectacle à la manière d’un feuilleton musical à scène ouverte.
On pense parfois à Beyoncé ou Rihanna dans cette façon d’enchaîner avec précision des tableaux où se répondent chorégraphie, finesse vocale et storytelling corporel. Une façon pour Queen Fumi de dire que la pop béninoise peut elle aussi dénoter d’une ampleur impactante à l’échelle mondiale.
Minutie chorégraphique et énergie collective
Elle est entourée de danseuses, d’un chœur et de musiciens qui sont des extensions de sa perspective narrative. Les chorégraphies, d’une synchronicité captivante, viennent traduire physiquement les émotions des titres qu’elle interprète. Rien d’ornemental. Tout est au service d’une dramaturgie rythmique, qui alterne entre moments explosifs, interpellations du public et instants intenses. Elle danse, elle fléchit, elle mène, elle incarne.
Le groove des orchestrations, les arrangements live repensés selon la vibe de chaque chanson, les appuis vocaux sur ses refrains... tout témoignait de la solidité musicale de son projet scénique. Mais surtout, c’est dans les envolées soul, les passages de flow r’n’b, et l’exactitude vocale en live que Queen Fumi a rappelé qu’elle était bien plus qu’une imagerie travaillée : elle est voix, flow et source de nuances émotionnelles.
Une esthétique de féminité assumée
Queen Fumi, c’est aussi un style. Son look pop coloré, est sciemment conçu pour la rendre casual corporate chic. Elle y mêle des influences urbaines et des touches glamour. Ce qui lui permet d’incarner à la fois l'allure de femme fatale, dans les mots, les postures, les déhanchés, et de business-woman, dans l’attitude, l'élaboration, la stratégie d’image. Tout chez elle réconcilie séduction et affirmation.
Sa gestuelle, empreinte de volupté, amplifie la charge sensorielle de chaque morceau exécuté. On sent une artiste en maîtrise de son corps, qui utilise la scène comme une prorogation de son propos artistique. La féminité y est puissance, la sensualité y est politique.
Au final…
Le concert de Queen Fumi à l’Institut Français lui aura servi d’acte de positionnement artistique. Elle s’impose de fait comme l’une des figures majeures de la pop béninoise contemporaine, dont la proposition scénique est à la fois orchestrale et structurée.
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