
Sénégal : Alune Wade explore les racines du jazz avec New African Orleans
Le chanteur, compositeur et virtuose de la basse sénégalais Alune Wade a dévoilé son nouvel album, New African Orleans, le 2 mai. Ce projet ambitieux est multidisciplinaire : il comprend un album, un film documentaire, ainsi qu’un programme de conférences et une parade festive. Il est le fruit d’un voyage initiatique entre le Nigeria, le Sénégal et la Nouvelle-Orléans, en Louisiane.
- « J’explore un monde qui va des racines aux branches perdues de l’autre côté de l’Atlantique ». (Photo). Wlad Simitch.
- Alune Wade. (Photo). Wlad Simitch.
Durant ce périple, Alune Wade s’est penché sur la transmission des traditions musicales du continent africain vers l’Amérique, tout en explorant l’influence du jazz et des cuivres sur la musique africaine contemporaine.
Le documentaire Tukki : Des Racines au Bayou
Le documentaire Tukki retrace l’enregistrement de l’album entre l’Afrique de l’Ouest et les États-Unis. Il présente des performances musicales en studio ainsi que des entretiens avec des musiciens, historiens et spécialistes (parmi lesquels Christian Scott aTunde Adjuah, Femi Kuti, Orchestra Baobab, Freddi Williams Evans, Ibrahima Seck, etc.).
Le film offre un regard profond sur les origines africaines du jazz, tout en illustrant son influence actuelle sur la création musicale en Afrique.
L’album New African Orleans
Sorti sous le label allemand Enja&Yellowbird, New African Orleans est le sixième album d’Alune Wade. Il incarne l’exploration musicale de l’artiste sénégalais, en tissant des liens entre les rythmes traditionnels d’Afrique de l’Ouest, l’afrobeat de Lagos et les fanfares emblématiques de la Nouvelle-Orléans.
« J’explore un monde qui va des racines aux branches perdues de l’autre côté de l’Atlantique », explique le musicien de 45 ans. L’idée de ce projet lui est venue lors du Festival de Jazz de Gorée, qu’il avait organisé en 2014.
L’album propose une fusion innovante entre tradition et modernité, avec des reprises de classiques tels que « Watermelon Man » (Herbie Hancock), « Voodoo Child » (Jimi Hendrix), « Gris-Gris Gumbo Ya Ya » (Dr. John) ou encore « Water No Get Enemy » de Fela Kuti.
Des compositions originales enrichissent également l’album. Une section de cuivres (trompette, clarinette, trombone) s’allie à des rythmes syncopés et à un puissant backbeat. Les morceaux abordent des thèmes variés : l’universalité de la nourriture (« Same Fufu »), l’hospitalité transatlantique (« Three Baobabs »), les dangers du voyage (« Taxi Driver ») ou un clin d’œil à Dr. John avec « The Night Tripper ».)
Le morceau « Congo Square » résume à lui seul l’essence de l’album : l’évolution des musiques à cuivres et du jazz, de leurs racines africaines à leur expression moderne dans le sud des États-Unis. Le premier single, «Boogie & Juju », fusionne deux genres emblématiques : le boogie-woogie américain et le juju nigérian.
Lancement du projet à Dakar et Saint-Louis
Le documentaire sera présenté en avant-première le 22 mai au Pathé Dakar, suivi d’un concert le 23 mai à l’Institut Français de Dakar. Une série de conférences, de projections et une parade musicale dans les rues de Saint-Louis sont prévues à partir du 24 mai. Alune Wade se produira également au Festival de Jazz de Saint-Louis, le 29 mai.
À noter également qu’Alune Wade sera parmi les têtes d’affiche du festival Standard Bank Joy Of Jazz, qui se tiendra en septembre prochain, à Johannesburg en Afrique du Sud.
L’album New African Orleans est disponible depuis le 2 mai sur toutes les plateformes de streaming.
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