Osée Elektra : l’artiste se confie dans son EP Cocktail pour raconter ses histoires les plus intimes…
L’artiste rappeur et slameur congolais, basé à Goma, Osée Elektra a dévoilé son premier grand projet de carrière ce 19 avril. L’EP Cocktail est un voyage dans un récit autobiographie pour l’artiste, connu pour son côté révolutionnaire, mais qui montre un coté nostalgique et plus intime cette fois.
Il y a plus d’un mois, Osée Elektra annonçait déjà les couleurs pour son projet avec la sortie de la chanson « Soldat ». Dans celle-ci, il rend hommage à la jeunesse de la région du Kivu qui, malgré les affres de guerre, continue de travailler dur pour le rayonnement de la ville de Goma.
Dans « Cocktail », c’est un autre Osée que le public a découvert. Le projet de 7 titres distribué par Hope Music Publishing, se compose de plusieurs substances, entre autres la violence, le chaos, la peur d’affronter le lendemain, le tout mélangé à une folle envie de s’accrocher au droit de rêver, à la liberté de provoquer sa chance et un peu d’espoir d’une nouvelle apparition du soleil.
L’artiste, qui fait partie du collectif « Goma Slam Session », passe de l’exploration à l’exposition de chaque brin de résilience qui donne au monde son goût et à la vie son essence. Un univers avec les rythmes et les thématiques qui font le quotidien de la jeunesse africaine et particulièrement celle de la région des grands-lacs d’Afrique.
L’EP, en résonnances intimes et universelles pour l’artiste, débute avec le morceau « Cocktail », éponyme du projet. En style Hip-Hop, comme l’ensemble de toutes les chansons, le morceau est une autobiographie, une ode au courage et à la détermination. Sur fond de batterie, des sons de guitare, Osée raconte la vie d’un jeune garçon, qu’il appelle « mauvais garçon » qui ne jure que par le dur labeur pour atteindre ses objectifs. « Mauvais garçon vole à la vie, Ce qu’il n’a pas reçu en cadeau, C’est le combat pour la vie, C’est l’éternel marathon », chante-t-il. Ce titre sert de porte d’embarquement à ce voyage musical et humain.
Dans « Compte sur moi », composé par Osée Elektra, BRK Beatz et DNoiz Kile Beatz, l’artiste raconte encore une partie de sa vie. C’est un complément de la vie de ce « mauvais garçon », qu’il met en exergue comme personnage principal du projet. Celui-ci qui ne compte que sur la sueur de son front pour provoquer sa chance. À l’ère de la course au paraître, c’est aussi une interpellation à la prudence lancée aux jeunes filles et aux jeunes garçons pour ne pas trahir cet avenir qui ne compte que sur leurs efforts présents.
En collaboration avec l’artiste originaire de Lubumbashi, Mwaku, Osée célèbre l’espoir, une haute affirmation d’appartenance au camp de ceux qui ne lâchent pas dans « Elikya ». Ce morceau est un mélange du rap, de slam et de chant sur des mélodies Afro-fusion. C’est un vrai voyage à travers les rythmes et les expériences. lingala, tshiluba, kiswahili et français, toutes ces langues s’unissent dans ce titre pour propager l’espérance et appeler la jeunesse à tenir bon pour un lendemain meilleur. « Aussi longtemps que le soleil nous regardera, Le temps comprendra que jamais ne l’on abandonnera, Aussi longtemps que le ciel nous sourira, On s’accrochera en attendant cette nuit où notre Etoile brillera », motive Osée dans ce titre.
Rumba et Jazz : voilà le terrain où est parti jouer Osée Elektra dans le morceau « Dans tes rêves (Iyolela) » en collaboration avec le talentueux Yeremia Vindu. Basée encore une fois sur l’expérience personnel de l’auteur, cette chanson est une version revisitée de la chanson « Marabout » de la légende Ray Lema. Elle est une désillusion, une déconstruction des conceptions idéalistes du monde et de la vie. Le morceau est un questionnement sur la compréhension humaine sur les situations dans lesquelles on peut se retrouver coincé ou soit qu’on est obligé d’affronter durant un parcours de vie.
« Juste un signe », sous un ton mélancolique, est une prière de l’artiste, une introspection et surtout un requiem pour ses proches disparus. Ce morceau appelle à la considération de chaque seconde du moment présent que l’humain partage avec des personnes qui lui sont chères. « C’est ces âmes pures, C’est ces amis, Qu’on a choisi d’adopter, C’est la famille, À qui on ne dit jamais pardon, À qui on ne dit jamais merci, À ces plus beaux cadeaux, Que par erreur on prend comme acquis, Jusqu’à ce que le pire advienne, Au moment où on s’y attendait le mois, Jusqu’à ce que le temps nous révèle, À quel point demain c’est loin, Et qu’on a qu’aujourd’hui, Pour tenir ce qu’on aime bien, Pour dire oui avec sourire, Quand ils peuvent encore nous tendre la main », a tenu à rappeler Osée.
Le projet se clôt avec un hommage rendu à l’activiste Luc Nkulula, d’heureuse mémoire. Dans « Maintenant », Osée Elektra a voulu faire une collaboration avec cet activiste de la LUCHA (Lutte pour le changement) décédé tragiquement dans un incendie en 2018, à Goma. Le morceau est un hommage à ce model intemporel pour la jeunesse congolaise, une exploration de sa vision, à travers ses différentes interviews, qui étaient pour la participation de tous et toutes au changement. « Cette œuvre est pour moi plus que personnelle, mais j’espère en même temps que toutes les histoires y racontées trouveront leurs places dans les expériences de tous ceux qui tomberont dessus », a déclaré l’artiste dans sa note d’intention. « Ici, je raconte mon histoire dans ses recoins les plus intimes avec une once de poésie, des mots et des rythmes choisis avec délicatesse », a-t-il ajouté avant de conclure par un rendez-vous sur scène avec le public : « Hâte de vous rencontrer et partager avec vous ce cocktail »
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