« Nyda » de Niyi Kosi’beru ou l’afrobeat au service du positif
Niyi Kosi’beru est comme sa musique : en mouvement. Il se développe en expérimentant de nouvelles possibilités. Tout en faisant le nécessaire, pour rester collé à la matière sonore fondamentale qui désormais, définit sa démarche créative. C’est-à-dire proposer un cocktail vif qui rend compte de la rencontre entre jazz, soul-funk, high-life, et sonorités traditionnelles ouest-africaines. C’est pour cela que son travail artistique est nourri par la curiosité et le renouvellement autour des influences afrobeats. Procédure qu’il semble assumer pleinement, avec un zeste de conviction et de satisfécit. Et c’est sans doute ce dont témoigne son nouveau projet baptisé « Not Your Dad's Afrobeat ». Découvrons !
Être en mouvement pour Niyi Kosi’beru, s’envisage au sens polysémique. Être en mouvement dans le choix des rythmiques afrobeat. Et être en mouvement par rapport aux thématiques existentielles vers lesquelles il s’oriente.
Le mouvement se perçoit aussi chez lui par le groove qui achalande ses chansons. Il y a du coup, ce côté festif et partageur, qu’il entretient en permanence ; et qui s’impose pleinement dans son nouveau projet « Not Your Dad's Afrobeat ». Un Ep de performance musicale empreinte de la puissance expressive de gimmicks répétitifs (comme dans « Oloje ») et de la diversité des langues.
On y ressent une volonté de captiver et de saisir l’attention des mélomanes par un engagement insoupçonné, mais immédiat, avec tout ce que ça comporte d’entêtant. On y perçoit aussi l’acte de renouement de Niyi, avec son multilinguisme quotidien. Notamment par le biais du Yoruba qui donne la réplique au Fongbe, agrémenté par du français qui s’emmêle à l’anglais.
A cela s’ajoute une émotivité pleine de ressources (dans « Yigbé »), une part d’affirmation de confiance en soi, un déploiement d’une joie d’être et de vie (dans « Jaye » par exemple), une posture optimiste (sur le titre « Demain »). Ainsi, Niyi Kosi’beru s’affiche sur « Not Your Dad's Afrobeat », tel un artiste à la recherche du tempo qui réveille, du propos qui éveille tout en conservant l’ambiance qui fait vriller.
Ainsi, Niyi Kosi’beru nous mène du débordement à la réflexion sur soi, de l’énergie corporelle à l’énergie intérieure, du rythme à la prise de conscience des valeurs humaines dont on dispose, jusqu’aux impulsions consciencieuses. Une façon de prendre à contrepieds ceux qui se cantonnent et assimilent le festif à la seule possibilité de ne colporter que le déboire. Car Niyi Kosi’beru nous invite à voir au-delà.
Il s’agirait donc d’arracher à son identité musicale plus qu’elle ne sait couramment dévoiler : envolées mélodieuses, affectivités doucereuses, recentrement introspectif, jubilations instructives, et intrépidité désignant (peut-être) son attitude d’ambitieux infatigable.
Comme pour nous rappeler avec « Not Your Dad's Afrobeat », l’idiome de Fela Anikulapo-Kuti dont il s’inspire : « la musique est un sport de combat » censé [parler des gens et parler aux gens].
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