Les redevances de Doudou Ndiaye Coumba Rose : un héritage en suspens
Alors que l'inauguration du Grand Théâtre national Doudou Ndiaye Coumba Rose est prévue pour novembre, un autre enjeu demeure irrésolu dans l'ombre de cet événement majeur.
En effet, la famille du célèbre tambour-major est toujours confrontée à une impasse concernant le paiement des redevances et droits d'auteur de ses œuvres. Ce dossier, complexe et sensible, continue de diviser les descendants de l'artiste, entravant la distribution de ces revenus.
Mor Coumba Ndiaye Rose, l'un des héritiers du défunt maître percussionniste, a récemment fait part de la situation dans une interview au journal L’Observateur. Il y révèle que, bien que Doudou Ndiaye Coumba Rose ait pris soin de déclarer toutes ses œuvres de son vivant, la famille, à ce jour, n'a toujours pas pu accéder aux redevances qui leur sont dues. La raison principale réside dans l'absence de consensus parmi les enfants de l'artiste pour désigner un ayant-droit unique. «La Sodav [Société sénégalaise du droit d’auteur et des droits voisins] est confrontée à ce problème depuis longtemps», explique-t-il.
Le tambour-major, figure emblématique de la culture sénégalaise, a laissé derrière lui un héritage artistique considérable, mais aussi une descendance nombreuse. Mor Coumba Ndiaye Rose rappelle que son père a eu 42 enfants, et que ses petits-enfants se comptent entre 250 et 300. Cette abondance familiale complique davantage la désignation d'un seul représentant légal apte à recevoir les redevances.
Dans un passé récent, la situation entre les héritiers était particulièrement tendue, obligeant la Sodav à geler le produit des œuvres de Doudou Ndiaye Coumba Rose. Bien que les relations semblent s’être quelque peu apaisées, la solution définitive n’a toujours pas été trouvée. «C’est aux autorités de trancher», insiste Mor Coumba Ndiaye Rose, qui appelle à la nomination d'un garant avec qui les institutions pourraient travailler pour la gestion des droits d'auteur. Il souligne également que de nombreuses œuvres de son père, notamment en collaboration avec Julien Juga, sont exploitées par des structures publiques et privées, rendant d’autant plus urgente la résolution de ce différend.
Ce dossier pose des questions profondes sur la gestion des droits d’auteur au Sénégal, notamment lorsqu’il s’agit de grands artistes dont l’œuvre continue de faire rayonner la culture nationale. Les autorités seront-elles en mesure de trouver un compromis qui permettra à la famille de bénéficier pleinement de l’héritage laissé par Doudou Ndiaye Coumba Rose ? En attendant, la musique du maître continue de résonner, mais son héritage financier, lui, reste suspendu.
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