Angelique kidjo : « Rêver, travailler, se dépasser »
J’ai trouvé Angélique Kidjo en pleine répétition en ce beau lieu qu’est la Place du Souvenir de Dakar, face à l’Océan. La carte de l’Afrique se dressait majestueuse et colorée, pendant que les chœurs de la chorale reprenaient le refrain avec la diva : ♪ Africa, mama Africa ♪
L’image était presque trop belle !
Il n'y avait pas que la chorale, il y avait aussi du rap avec Awadi, Simon et Smockey, le tout accompagné des tambours des Rosettes, des femmes percussionnistes de la famille de feu Doudou Ndiaye Rose. Ce bel ensemble offrait une version inédite de Redemption Song de Bob Marley.
Angélique Kidjo dansait, bien évidemment ! Elle danse toujours la Mama Africa, de sa belle énergie contagieuse. Elle dansait, elle riait, elle faisait rire. Mais Angélique Kidjo était en même temps très rigoureuse et carrée et disait régulièrement « on la refait », « on reprend ».
Cette rigueur, cette « obsession » de l’artiste à bien faire, a permis au petit groupe privilégié que nous étions de profiter du spectacle pendant des heures, d’abord dans la salle, ensuite sur la grande scène de la place du souvenir.
A ce moment-là, je n’avais qu’un souhait, c’était que tous les jeunes artistes Sénégalais soient là pour voir cette grande dame de la musique triple Grammy awards, « reine incontestée de la musique africaine », « une des cinquantes icônes du continent africain », « une des cent femmes les plus influentes au monde », qu’ils puissent voir cette grande artiste disais-je donc, répéter la même chanson encore et encore et encore, dans le but d’offrir le meilleur durant le show du lendemain. C’est à mon avis une belle leçon, un éloquent rappel pour nos jeunes artistes.
Ce show qu’elle devait offrir le lendemain était organisé en son honneur. En effet l’artiste était à Dakar pour recevoir l’Ambassador of Conscience Award d’Amnesty International pour son engagement dans la lutte pour les droits humains. Cet awards a été précédemment décerné à des personnalités comme Nelson Mandela, Peter Gabriel, Mary Robinson, Bono.
Pour la première fois cette année, la cérémonie est organisée en Afrique. Elle honore Angélique Kidjo mais aussi des jeunes africains qui se sont distingués dans leurs combats pour les droits des citoyens. Il s’agit des mouvements Y’en a marre (Sénégal), le Balai citoyen (Burkina Faso) et LUCHA (République Démocratique du Congo).
C’est donc après ces longues heures de répétitions, à la tombée de la nuit que l’artiste, m’invite généreusement à l’accompagner à son hôtel pour que nous puissions faire l’interview que j’attendais. Nous voilà donc dans sa suite : à boire, à grignoter, caméras et micros placés…. clap on tourne !
Cet entretien a été initialement publié sur aishademe.com le 18 juillet 2016
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