5 questions à Thibaut Mullings - Idol Africa
Idol est un distributeur digital autofinancé avec une approche d’indépendant ayant des ambitions de développement sur l’ensemble du continent. En marge de la conférence ACCES, Thibaut Mullings le responsable du bureau Afrique basé en Afrique du Sud, depuis début 2017 a répondu à 5 questions.
Quelles sont vos activités quotidiennes ?
L’esprit d’Idol c’est d’aller tôt sur les marchés aventureux, mais d’y aller prudemment. Nous avons choisi l’Afrique du Sud pour avoir la possibilité d’être en contact avec tout le continent.
Nous avons beaucoup de travail car nous venons de nous installer. Depuis notre arrivée début 2017, nous sommes dans une phase de multiplication de contacts avec les plateformes : Baziks au Congo, Musik Bi au Sénégal entre autres.
Nous nouons également des contacts avec les « telco » (opérateurs de téléphonie mobile). Grâce à tous ces contacts, c’est comme si nous connections des tuyaux sur des secteurs nouveaux et innovants.
Cette phase « prise de contact » est une partie de notre quotidien, l’autre partie de nos activités quotidiennes c’est l’acquisition de contenus à distribuer pour représenter plus d’artistes.
Pour y parvenir, nous entrons en contact avec des labels, des managers, des professionnels en général. Objectif : identifier les producteurs de contenus, les organisateurs de festival, bref tous les acteurs de l’industrie musicale.
Pour résumer, depuis notre installation sur le continent africain début 2017, nous déployons nos activités dans deux domaines : la prospection et le renforcement du dispositif de distribution.
Concrètement, la prospection c’est quoi ?
Prospecter, c’est signer des contrats. Il faut s’occuper des sorties autrement dit, il y a un aspect « label management » qui est toute la partie conseil, donc préparation des sorties, coordination de l’information, inclusion dans la boucle avec des tourneurs qui pourront être conscients du programme des concerts sur un territoire donné.
Il faut aussi connaître l’histoire de l’artiste, prendre conscience des investissements à faire en terme de production sur des territoires et trouver le meilleur timing (le meilleur moment). Ensuite, il faut faire les choses dans le bon ordre, pour optimiser une sortie d’album, autrement dit faire les choses dans le bon ordre et avec les bonnes personnes.
Quel est l’état de la musique en Afrique francophone ?
Je n’ai pas de légitimité à tirer une analyse bilan, je suis là pour rencontrer des acteurs et je n’ai pas une vision pessimiste, je vois des plateformes se monter, je vois des gens qui ont accès au digital, autrement dit, cela progresse…
Je pense que l’Afrique francophone part de loin par rapport à d’autres régions. Le public connaît beaucoup le marché sud-africain qui est spécifique. Le public connaît aussi un peu plus le marché nigérian qui représente beaucoup de volume mais est dans une certaine anarchie…
Y a-t-il plus ou moins d’acteurs dans le secteur musical ?
Tous les acteurs sont en train de se professionnaliser. Progressivement, nous parviendrons à trouver un modèle permettant à la diffusion digitale de prospérer. Il ne s’agit pas de promettre aux producteurs de contenus qu’ils vont gagner des millions en 3 ans. Non… Il s’agit de faire qu’une partie du spectre de l’industrie musicale progresse véritablement. En agissant sur différents segments de l’industrie musicale, nous sommes en train de mettre en place une croissance durable.
Pour rappel, Idol est un distributeur. Nous aidons les producteurs à optimiser leurs revenus digitaux. Notre travail ne peut pas exister sans les producteurs.
2 choses à faires et 2 choses à éviter pour un jeune artiste voulant lancer sa carrière ?
Ce qu’il faut faire c’est prendre le temps d’identifier les acteurs les plus compétents, les plus adaptés à sa musique. Certains artistes ont plus de rayonnement local, d’autres au niveau régional/sous régional, d’autres enfin au niveau continental / mondial.
Il faut éviter de se précipiter. Le plus important est de s’entourer des meilleurs partenaires, pas dans le sens qu’il existe une hiérarchie entre les acteurs de l’industrie musicale, mais dans le sens où chaque partenaire a un profil spécifique et chaque artiste aussi.
Autre chose qu’un jeune artiste peut faire : aller directement voir une major et choisir entre plusieurs types de contrats: licence, distribution ou contrat d’artiste.
Bref, chaque artiste doit se connaitre, connaitre sa musique, avoir une idée de son ambition en termes de carrière (trajectoire).
À Idol, nous avons une approche sélective, si nous n’avons l’impression de ne pas pouvoir apporter quelque chose à un profil d’artiste en particulier, nous évitons de signer avec lui.
Nous ne signons que quand nous savons que nous allons apporter une vraie plus-value sur le plan de sortie, travailler sur le plan de promo, mettre l’artiste en contact avec les meilleurs partenaires.
Commentaires
s'identifier or register to post comments