2025, année de la Culture : Ségou, carrefour de la fraternité sahélienne
En zone AES (Alliance des États du Sahel), c’est au Mali que la nouvelle dynamique culturelle se dessine, avec le président Assimi Goïta qui a déclaré l’année 2025 « Année de la culture ». Cette initiative traduit la volonté des autorités actuelles de placer la culture au cœur d’un projet commun visant à renforcer la souveraineté, l’unité et la résilience face aux défis politiques, sécuritaires et économiques qui traversent la région.
- Hier, lors de l'ouverture du Festival sur le Niger 2025, Mamou Daffé, ministre de l'Artisanat, de la Culture, de l'Industrie hôtelière et du Tourisme du Mali, a souligné l'importance de la culture comme levier essentiel pour dynamiser et stimuler le développement économique régional.
Dans cet esprit, la ville de Ségou accueille actuellement une double célébration. D’une part, la première édition de la Semaine de la Fraternité de l’AES, qui se déroule du 3 au 8 février, et d’autre part, la 21e édition du Festival sur le Niger, qui a lieu du 4 au 9 février. Ces événements s’inscrivent dans une démarche de consolidation de l’identité culturelle du bloc et de promotion de la coopération entre les États membres, à travers l’art, la musique, la littérature et les savoir-faire traditionnels.
Au-delà d’un simple rendez-vous festif, cette double célébration revêt une dimension politique forte. En plaçant la culture au centre de leur projet commun, les pays de l’AES montrent leur volonté de rompre avec les anciennes structures de coopération pour bâtir un modèle qui s’appuie sur leurs propres références culturelles et historiques. « La culture est la pierre angulaire de notre unité et de notre souveraineté », a affirmé hier le ministre malien de la Culture, Mamou Daffé, lors de son discours d’ouverture.
L’événement a débuté sur les chapeaux de roue avec des prestations artistiques remarquables. Au programme, un concert regroupant l'Ensemble Instrumental du Mali, Sogha du Niger, Bolomakoté du Burkina Faso et d’autres figures majeures de la scène malienne, qui ont su captiver le public en mêlant sonorités traditionnelles et touches de modernité. Ces performances révèlent toute la passion musicale du Sahel et illustrent parfaitement l’esprit de fraternité qui donne vie à ce projet.
Un des moments forts de la cérémonie a été la chorégraphie dite de l’AES. Dans une mise en scène grandiose, danseurs et musiciens ont exprimé par leurs gestes et leurs rythmes la résilience et l’unité des peuples du bloc. Ce tableau artistique a symbolisé, de manière émouvante, l’ambition politique et culturelle de l’AES, faisant écho à l’héritage des grandes civilisations sahéliennes.
Le choix de Ségou pour accueillir cette célébration n’est pas anodin. Ville historique et berceau d’un des plus grands empires d’Afrique de l’Ouest, Ségou incarne la mémoire des résistances passées et l’affirmation d’une identité culturelle forte. Dans un contexte où l’AES cherche à renforcer son indépendance politique et économique, la culture se présente comme un vecteur essentiel de mobilisation, de transmission des valeurs et de projection d’un avenir commun.
Il ne reste plus qu'à espérer que cette initiative marque un véritable tournant dans les politiques publiques des États membres et qu'elle parvienne à structurer une industrie culturelle pérenne, générant des retombées économiques et diplomatiques tant au niveau régional qu'international. Seul l'avenir dira l'ampleur de cet acte politique, qui vise à redonner à la culture une place centrale dans la refondation des États sahéliens. Mais, au vu de ce qui se passe ici, l'espoir est plus que permis.
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