Une édition engagée du Dakar Basel Festival attendue du 12 au 14 décembre
Du 12 au 14 décembre 2025, le Dakar Basel Festival reviendra dans la capitale sénégalaise avec une édition qui invite à réfléchir à ce que vivent aujourd’hui les sociétés africaines, entre dérèglement climatique, quêtes de dignité et migrations forcées. Au Centre Culturel Blaise Senghor comme sur l’Île de Gorée, les artistes seront appelés à dire, à montrer, et parfois à déranger.
Le Dakar Basel Festival se tiendra du 12 au 14 décembre 2025
Depuis sa création, ce festival né d’un partenariat entre Dakar et la ville suisse de Bâle refuse de se limiter à une vitrine culturelle. Il fonctionne plutôt comme un espace de frottement : celui des idées, des expériences et des trajectoires humaines. Son identité s’est construite sur cette volonté de provoquer des conversations entre les continents, sans jamais lisser les contradictions. L’édition 2025 pousse cette ambition encore plus loin en plaçant au centre du programme une double question qui hante les débats contemporains : que devient l’humain sur une planète fragilisée, et pourquoi tant de vies sont encore condamnées à l’exil au péril de la mer ?
Les organisateurs ont choisi de confier ces questionnements aux artistes plutôt qu’aux analystes ou aux institutions. Pendant trois jours, musiciens, plasticiens, cinéastes et penseurs proposeront des œuvres et des dispositifs qui racontent autrement la réalité. Le festival mise aussi sur une génération montante, celle qui porte une parole neuve et parfois brute, et qui interroge l’Afrique d’aujourd’hui sans détour. Le public pourra y retrouver des figures bien connues comme Kara Sylla Ka, dont l’engagement résonne depuis des décennies, ou Spirit Revolution, dont le reggae s’est forgé dans le souffle panafricain. D’autres artistes, comme Wa Afrika ou Maveriq Mavo, apporteront une énergie plus jeune et plus transgressive, révélatrice d’un continent en pleine mutation.
Cette édition prend une dimension particulière grâce aux lieux qui l’abriteront. D’un côté, le Centre Culturel Blaise Senghor, espace de création quotidien où se croisent jeunes talents, collectifs et quartiers populaires. De l’autre, Gorée, cette île où la mémoire n’est pas un concept mais une présence qui interroge quiconque y pose le pied. Le choix de faire circuler le public entre ces deux espaces n’a rien d’anodin : il crée un itinéraire symbolique qui relie l’histoire longue des résistances africaines aux défis brûlants d’aujourd’hui.
À Dakar, en cette fin d’année, on ne viendra donc pas seulement écouter des concerts ou découvrir des expositions. On viendra surtout prendre part à une conversation collective que les artistes ouvriront, chacun avec sa sensibilité. Le Dakar Basel Festival 2025 ne promet pas des réponses. Il propose mieux : des regards, des récits, des secousses. Et dans un monde saturé de crises, c’est peut-être ce dont nous avons le plus besoin.
























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