Deezer renforce sa vigilance face aux musiques générées par l'IA
La plateforme française de streaming musical Deezer a annoncé qu'elle mettait au point un ensemble d'outils de pointe pour garantir que l'avenir du streaming musical soit transparent et équitable, en particulier dans le sillage de la popularité croissante de la musique générée par l'Intelligence Artificielle (IA).
L'entreprise explique que cette décision s'inscrit dans le cadre de son engagement à aider les artistes à mieux monétiser leur musique, à lutter contre la fraude et à créer une meilleure expérience utilisateur pour les fans.
Les outils de Deezer s'appuieront sur des années de recherche sur l'IA audio et l'identification de contenu, en commençant par la technologie « Radar ».
Radar peut analyser de vastes catalogues de musique et identifier n'importe quel morceau, même lorsque le signal est déformé ou que le tempo est modifié, et c'est sur cette technologie que Deezer s'appuie pour détecter les contenus frauduleux.
« Avec plus de 100 000 nouveaux titres téléchargés chaque jour sur notre plateforme, il devient de plus en plus important de privilégier la qualité à la quantité et de défendre les vrais artistes qui créent des contenus de grande valeur », a déclaré Jeronimo Folgueira, PDG de Deezer. « En tant que plateforme de streaming de premier plan, Deezer a la responsabilité de créer un environnement équitable et transparent pour la consommation de musique.»
« Notre objectif est d'éliminer les contenus illégaux et frauduleux, d'accroître la transparence et de mettre au point un nouveau système de rémunération dans lequel les artistes professionnels sont récompensés pour la création de contenus de valeur. C'est pourquoi nous nous sommes engagés dans la discussion autour d'un nouveau modèle centré sur l'artiste, et nous développons également des outils pour détecter les contenus générés par l'IA.»
En détectant le contenu généré par l'IA sur sa plateforme, Deezer vise à développer un système de marquage de la musique créée par l'IA générative, en commençant par les chansons utilisant des voix synthétiques d'artistes existants. Les étiquettes seront utilisées pour informer les artistes, les labels et les utilisateurs de ce qui est réel ou généré par l'IA sur la plateforme, pour réduire les activités frauduleuses et, à terme, pour développer un modèle de rémunération qui fasse la distinction entre les différents types de création musicale.
« L'IA peut être utilisée pour créer de nouveaux contenus incroyables et je pense que l'utilisation de l'IA générative présente des avantages considérables, mais nous devons nous assurer que cela se fait de manière responsable », a ajouté M. Folgueira. « Nous avons maintenant l'occasion de faire les choses correctement dès le début de la révolution de l'IA et de ne pas commettre les mêmes erreurs que les géants des médias sociaux lorsque les fake news ont commencé à inonder leurs plateformes. Nous le devons aux artistes et aux fans.»
En avril, lors de la conférence téléphonique sur les résultats du premier trimestre de l'entreprise, M. Folgueira a souligné les défis et les opportunités que représente l'IA pour les plateformes de streaming numérique (DSP). Ces dernières étant déjà inondées d'un grand nombre de nouveaux titres chaque jour, le phénomène de l'IA pourrait aggraver le problème en permettant aux créateurs de générer facilement de nouveaux fichiers audio. M. Folgueira a souligné la nécessité de maintenir un contenu de haute qualité et une expérience positive pour l'utilisateur tout en faisant face à l'afflux de musique générée par l'IA. Il a indiqué que Deezer avait utilisé l'IA pour générer du contenu pour son application de bien-être, Zen by Deezer, mais a précisé qu'il n'était pas prévu pour l'instant de créer de la musique générée par l'IA sur la plateforme principale de Deezer, afin de respecter le rôle des labels musicaux.
Dans le même ordre d'idées, le mois dernier, le DSP concurrent Spotify a commencé à retirer des dizaines de milliers de chansons générées par l'IA après avoir découvert que ces chansons étaient exploitées par des comptes frauduleux pour réclamer des droits d'auteur.
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