Les REMA 2023 s'ouvrent en beauté avec une prestation exceptionnelle de Blick Bassy
Après la chaleureuse soirée d'accueil qui s'est déroulée au Goethe-Institut du Burkina Faso, réunissant un public composé d'invités, de professionnels, d'experts et d'artistes venus des quatre coins du continent, les Rencontres Musicales Africaines (REMA) ont inauguré leur 6e édition le jeudi 19 octobre 2023 au cinéma Canal Olympia Yennenga de la ville de Ouagadougou.
La journée prestigieuse a accueilli un public composé d'illustres personnalités, parmi lesquelles, le ministre de la culture du pays, le représentant de l'Union Européenne, le représentant du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), les ambassadeurs du Brésil et des États-Unis, ainsi que le directeur de l'Institut Français, pour n'en nommer que quelques-uns.
Lors de son discours, Alif Naaba, le directeur des REMA, a souligné l'importance de cette plateforme dédiée à la structuration et à la professionnalisation des acteurs de l'industrie musicale. Il a mis en lumière le rôle crucial de la musique en tant qu'outil de cohésion sociale et de résilience pour le peuple du Burkina Faso, en particulier en ces temps de crise nationale. Il est à noter que cette préoccupation a été au cœur d'une discussion lors d'un panel qui s'est tenu le 18 octobre 2023 au siège du PNUD à Ouagadougou, traitant de « la puissance de la musique pour la cohésion sociale et le vivre-ensemble », en marge des REMA.
Un discours tout aussi significatif a été prononcé par le directeur de l'Institut Français, Pierre Muller, qui a rappelé l'engagement de l'institut dans la promotion de la musique burkinabé en Afrique et dans le monde, et ce depuis les années 60. Un discours qui a résonné avec une actualité pas très lointaine. Le 1er octobre 2022, lors de manifestations au lendemain du coup d'État qui a porté le capitaine Ibrahim Traoré au pouvoir, des bâtiments français, notamment les instituts Français à Ouagadougou et Bobo-Dioulasso, la deuxième ville du pays, ont été pris à partie par des manifestants. Depuis les deux instituts de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso sont fermés .
Après les discours officiels qui ont tous célébré le travail exceptionnel d'Alif Naaba et de son équipe pour avoir élevé les REMA au rang d'événement majeur sur l'échiquier africain malgré un contexte complexe, la cérémonie d'ouverture a été officiellement lancée par le parrain de l'événement, M. Sango, ancien ministre de la culture.
Blick Bassy, l'artiste camerounais résidant en France, a clôturé la cérémonie de manière magistrale. Son spectacle, d'une durée légèrement supérieure à 20 minutes, a été une démonstration d'élégance, de maîtrise et d'engagement. Il a captivé l'audience en interprétant 5 titres exceptionnels de son dernier album consacré à l'eau et titré Madiba. Il a conclu sa prestation avec une simplicité délicieuse, en jouant le titre phare de son album 1958, qui rend hommage au résistant camerounais Um Nyobe qui, malgré son importance dans l’histoire de la lutte de la libération du Cameroun pour laquelle il a d'ailleurs été assassiné, est parfois méconnu dans le pays.
Tout cela s'est déroulé en contraste avec son apparence haut en couleurs : chaussures dépareillées, jean déchiré transformé en pantalon bouffant, chemise noire sans manches révélant un tatouage sur l’épaule gauche, d'épaisses lunettes vertes et un chapeau multicolore. Cette juxtaposition de couleurs reflète l'artiste lui-même, vibrant de teintes, tout en étant empreint d'une sensibilité touchante et sincère. Il a offert une performance exquise, entouré de trois micros et d'une tablette accrochée au micro central. Une masterclass.
Cette cérémonie a démontré, de la manière la plus simple et la plus belle qui soit, la force de la musique en tant qu'instrument de paix. Alif Naaba, Philippe Chaudoir et leurs collègues ont réussi à montrer cette puissance grâce aussi à la magnifique prestation de Blick Bassy. Prestation qui a officiellement lancé la 6e édition des Rencontres Musicales Africaines.
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