Journée des droits de la femme : célébrons les reines, les guerrières et les visionnaires
Le thème de la Journée internationale des droits de la femme de cette année est « Investir sur les femmes : Accélérer le progrès », avec pour slogan de campagne « Inspirer l'inclusion ». Bien que des avancées aient été réalisées dans la lutte contre la privation des droits des femmes à travers le monde, il reste encore un long chemin à parcourir. Les systèmes de pouvoir continuent malheureusement d'être fortement biaisés en faveur des hommes. Ainsi, il reste beaucoup à faire pour promouvoir l'importance de l'inclusion et de l'autonomisation des femmes dans tous les aspects de la société.
Avec les appels à l’inclusion et à l’égalité des sexes au cœur de la lutte, les femmes ont appris depuis longtemps que personne ne peut mieux faire avancer cet agenda qu’elles-mêmes.
Alors que le monde célèbre cette occasion spéciale, Music In Africa présente une liste d'artistes-activistes qui jouent ou ont joué un rôle essentiel dans le changement de leurs sociétés. Cette liste célèbre les guerrières, les incendiaires, les marginalisés, les reines et les visionnaires – passés et présentes – qui mènent la charge en faveur de l’égalité sociale, politique et économique par l’exemple – en chantant et en agissant en conséquence.
Ce sont des activistes des humains qui disent la vérité au pouvoir, qui n'ont pas peur de rêver grand. Des anti-conformistes qui ont osé s’aventurer dans des sphères dominées par les hommes sans y être invités.
Miriam Makeba (Afrique du Sud)
Miriam Makeba, appelée affectueusement « Mama Africa » était une pionnière, instoppable dans la vie comme dans la mort. La chanteuse et actrice a porté la lutte pour l'égalité sur les scènes internationales où elle a dénoncé les injustices subies par les Sud-Africains sous le joug de l'apartheid. Après son exil en Guinée en 1969, elle est devenue le symbole de la lutte pour la libération des Noirs à l’échelle mondiale, une militante panafricaine dévastant les oppresseurs par ses paroles. Son discours du 9 mars 1964 devant l'Assemblée générale des Nations Unies a exprimé les idéaux de Miriam Makeba: « Je vous demande, ainsi qu'à tous les dirigeants du monde : agiriez-vous différemment ? Garderiez-vous le silence et ne feriez-vous rien si vous étiez à notre place ? Ne résisteriez-vous pas si vous n'aviez aucun droit dans votre propre pays parce que la couleur de votre peau est différente de celle des dirigeants et si vous étiez puni même pour avoir demandé l'égalité ? J'en appelle à vous et à vous tous les pays du monde, pour qu'ils fassent tout ce qui est en leur pouvoir pour arrêter la tragédie à venir. Je vous appelle à sauver la vie de nos dirigeants, à vider les prisons de tous ceux qui n’auraient jamais dû être là. »
Hawi Tezera (Éthiopie)
Au plus fort de la répression Oromo en Éthiopie en 2015, Hawi Tezera a osé exprimer les inquiétudes de son peuple face à la réponse violente de l'État aux manifestations qui avaient conduit à la mort de milliers de personnes. Mais quelques jours seulement après avoir sorti une chanson considérée comme critique à l'égard du gouvernement, la célèbre chanteuse s'est retrouvée dans une cellule de police où elle a été torturée pendant des jours avant d'être libérée. Les photos des blessures de la chanteuse ont galvanisé les protestations et ont servi de preuve des atrocités de l'État commises contre ceux qui dénoncent les injustices infligées à la population d'Oromia.
Muthoni Drummer Queen (Kenya)
Dans le secteur à la compétition féroce du divertissement au Kenya, les hommes ont toujours eu ce qu'ils voulaient, imposant leurs idées et dictant les règles de jeu. En 2008, une bouffée d'air frais a balayé la scène musicale live d'Afrique de l'Est, lors du premier festival Blankets and Wine. L’événement qui existe toujours est l’idée originale de Muthoni Drummer Queen, artiste et entrepreneure kényane. Bien que le festival soit désormais l'unité de mesure de la musique live pour de nombreuses autres plateformes de musique live et lifestyle, Blankets and Wine a mené son lot de batailles contre des individus et organisations visant à le saboter afin de démarrer des entreprises similaires. La capacité de Muthoni à résister à ces tempêtes témoigne de sa volonté sans faille et de sa puissance de combat.
MC Yallah (Ouganda)
Dans une région où la scène hip-hop est encore un club fermé de 'gentlemen', MC Yallah est dans le game depuis 1999. Ses performances énergiques et débridées au service d'un hip-hop mêlé de grime, de punk et de trap ne peuvent être égalées par quelques artistes du genre – une joie à vivre et une véritable mesure de ce que signifie être un artiste live. Ses paroles pointues, déclamées rapidement en swahili, luganda, anglais et luo, tendent le miroir à la société, montrant aux petites filles qu'il est possible de se démarquer tant qu'elles restent fidèles à leur identité. Les paroles tirées d'expériences réelles abordent souvent les problèmes des femmes, diffusant un message puissant d'intégrité et d'autodétermination.
Efya (Ghana)
Efya du Ghana, compte parmi les voix pop les plus importantes et les plus innovantes du pays. Depuis qu'elle est devenue populaire en 2008 via le concours de chant Stars of the Future, elle s'est également positionnée comme une championne du Girl power via des hymnes audacieux et des collaborations de haut niveau avec des personnalités de Sarkodie à Tiwa Savage, entre autres.
Yemi Alade (Nigéria)
Yemi Alade est par excellence la voix de l'autonomisation. Souvent également surnommée Mama Africa, elle est l'héritière de chanteuses-activistes africaines pionnières comme Miriam Makeba et Angélique Kidjo. Ses succès sont trop nombreux pour être énumérés à ce stade, et elle est la première star féminine africaine Afropop à atteindre plus de 100 millions de vues sur YouTube et VEVO avec son tube « Johnny », qui est désormais la vidéo la plus vue d'une pop féminine africaine. En 2020, elle est devenue ambassadrice de bonne volonté du PNUD, ajoutant à sa longue liste de responsabilités philanthropiques qui comprend sa propre organisation caritative nommée James and Helen PathWay Foundation.
Angélique Kidjo (Bénin)
La chanteuse béninoise, parfois surnommée la voix d'or de l'Afrique, est vénérée pour ses contributions aux multiples facettes, à la fois musicales et humanitaires. L'engagement de la lauréate du Polar Music Prize 2023 et cinq fois lauréate d'un Grammy au service des autres est évident à travers son implication dans une longue liste de campagnes. Depuis 2002, Angélique Kidjo est ambassadrice itinérante de l'UNICEF et défend les droits des enfants. Elle soutient également la campagne Afrique pour les droits des femmes de la Fédération internationale des droits de l'homme et est co-fondatrice de la Fondation Batonga qui autonomise et éduque les adolescentes en Afrique subsaharienne.
Viviane Chidid (Sénégal)
En explorant les nuances de la souffrance et de la résilience, le travail de Viviane Chidid parle d'un combat essentiel pour l'égalité et le respect au foyer, un message qui résonne encore en cette journée dédiée aux droits des femmes. Ses chansons dénoncent les violences domestiques, soulignant que les femmes en sont souvent les principales victimes. À travers des paroles sincères et touchantes, elle met en lumière les injustices cachées dans les foyers où l'amour devrait prévaloir. La musique devient ainsi le reflet d’une réalité difficile, encourageant les gens à briser le silence qui entoure des comportements aussi néfastes.
Oumou Sangaré- Sounsoumba (Mali)
Oumou Sangaré est une chanteuse et compositrice malienne, célèbre pour son mélange de musique traditionnelle et de jazz. Née à Bamako, la « Reine du Wassoulou » est également connue pour ses textes engagés abordant des thèmes tels que les droits des femmes, la polygamie et les injustices sociales. Elle a reçu de nombreuses récompenses pour son talent et son engagement.
Queen Rima (Guinée )
La reine du dancehall guinéen est connue pour rendre hommage au courage des femmes qui se battent pour leurs familles. L'artiste encourage les femmes à s'investir pleinement dans leurs activités et à ne pas dépendre entièrement des hommes. Elle a été nominée au prestigieux Prix Découvertes RFI en 2022, témoignage de son influence grandissante dans le monde de la musique. Avec son style accrocheur et ses paroles puissantes, Queen Rima défie les conventions et s'est imposée comme une voix puissante dans l'industrie musicale guinéenne.
Les Mamans du Congo (Congo Brazzaville)
Les Mamans du Congo est un groupe de musique congolaise composé exclusivement de femmes. Elles sont connues pour leur combat pour l’émancipation des femmes.
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