African Music Forum 2019 : ce qu'il faut retenir
L’African Music Forum 2019 (AMF) a rassemblé des acteurs de l’industrie musicale du continent africain et de sa diaspora. L’événement s'est tenu du 19 au 21 septembre dernier à l’Institut français de Kinshasa (RDC).
La deuxième édition de l’African Music Forum a été un vrai succès. Une vingtaine de professionnels, experts de l’industrie musicale et représentants de labels ont fait le déplacement à Kinshasa pour assister à ce forum dédié à la musique africaine.
Pour les participants, organiser ce genre d’événement permet de discuter, partager les expériences et proposer des pistes de solution pour « structurer l’industrie de la musique africaine ».
« L’Afrique est désormais entrée dans le marché mondial de la musique grâce au nouveau mode consommation qu'est l’écoute musicale en ligne », a déclaré José Da Silva, directeur général de Sony Music Côte d’Ivoire.
Mais l'acteur cap-verdien pense que les Africains ne consomment pas assez la musique en raison du coût élevé de l’Internet. « Il faudra que les opérateurs mobiles arrivent à proposer un coût raisonnable pour du data, cela boostera la consommation de la musique », a défendu celui qui est également le fondateur du label Lusafrica.
Moussa Soumbounou, patron d’Universal Music Africa, installé à Abidjan (Côte d’Ivoire), a aussi abordé le sujet, tout en insistant sur la professionnalisation des artistes. Il a invité les créateurs à prendre plus de risque et à entreprendre pour eux-mêmes. « Ne vous interdisez pas de vous professionnaliser » a-t-il sorti.
« On ne peut pas développer sa carrière si on n’a pas un plan, une vision » affirme de son côté Sidikou Karimou, directeur général de Blue Diamond, label qui a notamment signé le chanteur béninois Fanicko. D’où l’importance pour l’artiste de s’entourer de professionnels : managers, producteurs, tourneurs, etc.
Pour Magali Wora, opératrice culturelle basée au Gabon, la relation entre l'artiste et ses partenaires, notamment le manager, doit être sécurisée par un contrat. Magali a d'ailleurs récemment publié un guide d’initiation au management artistique.
Le droit d’auteur a été également évoqué pendant les deux jours de conférence. Djo Moupondo (La Clique Music), Junior Luyindula (juriste en propriété intellectuelle et droit des NTIC) et Emma Morris (Universal Publishing) qui ont animé une table ronde sur cette thématique, ont invité les artistes à en faire une priorité. « Il en va de l’intérêt de l’artiste de le faire afin de vivre de son œuvre » conseille Djo Moupondo.
La question de la piraterie a été aussi débattue. Cette pratique prive l'artiste de revenues souvent colossaux, d’où l’idée de créer une synergie pour « noyer les pirates », qui commencent fort heureusement à « perdre du terrain ». « Un effort collectif nous amènera à un résultat rapide », pense Moussa Soumbounou.
Il faut noter que le forum a été ponctué de nombreux spectacles, avec des shows de Fally Ipupa, Franglish, Alesh, le chanteur malien Kandia Kora, et Youssoupha qui s’est produit le samedi 21 septembre à la clôture de l’AMF.
En seulement deux éditions, l'African Music Forum s'impose désormais comme un des rendez-vous majeurs de la musique africaine.
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