Yves Lenoir

Court bio

Yeux fermés, visage détendu, ses doigts caressent les cordes d’une guitare qui ne le quitte jamais, compagne infatigable du périple auquel il nous convie. Les mélodies montent et se mêlent à des paroles profondes en langue Bassa’a, traçant le chemin vers l’inconnu, vers chez lui. D’ailleurs, c’est chez lui à Bondjock, au sein même d’une famille de choristes qu’Yves Lenoir, de son vrai nom «Ngue Ngue», fait la rencontre de la musique à l’âge de 13 ans. Ses premiers pas au sein de l’univers gospel, à travers le groupe Acappella «Rebuilt» qu’il cofonde en 2009, lui confèrent cette capacité à chanter du fond de ses tripes.
En 2014, Rebuilt est 2nd au prix de la Révélation de l’année au Gospel Musical Awards. Le groupe poursuit son parcours et enregistre une reprise acappella du titre «Ndolo Bukatè» de Charlotte Dipanda dans le cadre du projet «Creativ» de PSC Prod. Cette étape marque un déclic : la soif, la quête d’une identité qui lui sied. Yves se lance dans une carrière solo et intègre, suite à une sélection minutieuse le «Groove Collective» du bassiste André Manga où il va considérablement apprendre aux côtés d’aînés tels que Paul Serge Maboma, Manu Dibango, entre autres.

Vainqueur du concours de chant organisé par le label Nextstars en 2018, il bénéficie de sa première production single audiovisuelle. Le single «Koba» sort officiellement en novembre 2018. S’en suivent un maxi single éponyme en décembre de la même année, deux clips : «Amoura» en avril 2019 et «Bengue» en juin 2019 et un album intitulé «I ndjel» en décembre 2020, qui seront récompensés au Prix Espoir RMA où Yves remporte la 2nde place, puis le titre de champion du «Cameroon Urban Night» de BBlackAfrica en 2019.

Sa quête de soi le conduit, tel un prédestiné, vers la « Bantousoul ». Ce genre musical mêlant plusieurs rythmes bantous tels que le Mangambeu, le Makossa et autres dérivés, le tout enrobé d’un air de soul, se fait alors le vecteur d’un message fort, d’une invite à l’introspection. Pourquoi la soie serait-elle plus noble que le raphia? Si l’on est libre de mettre de belles chaussures, n’a-t-on pas aussi le droit de marcher pieds-nus ? Épuré, atypique, « Lìbágàg », le nouveau projet d’Yves Lenoir, rappelle l’importance d’être soi et de retourner à son essence. Au cœur de cette démarche, la langue, négligemment appelée «le patois», se fait l’instrument d’une reconnexion à soi, son essentiel, ses us et coutumes.

Qu’il évoque la liberté d’être soi, le souvenir du lourd tribut payé par «Mpodol» notre héros national ou encore les sentiments écorchés d’une âme vivant des situations de guerre, Yves Lenoir déroule le récit d’un retour à l’essentiel avec un fort parti pris minimaliste qui réveille notre désir refoulé d’être soi-même. Brute, nue, presque vulnérable, la voix mi-aérienne, mi-écorchée d’Yves n’a pas fini de conter les carnets d’un voyage retour vers l’essentiel...

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