Mali - Festival au désert : un retour encore différé
Le retour du festival au désert encore reporté. En effet, depuis sa dernière édition en 2012, l’évènement qui se déroulait à Tombouctou ne s’est pas tenu à date échue. Programmé pour le 28 janvier dernier, le retour du festival a été encore une fois reporté à une date ultérieure.
Selon les organisateurs, tout est parti d’une pétition lancée par la société civile tirant la sonnette d’alarme sur l’insécurité à Tombouctou suite à l’attaque qui a touché Gao récemment.
Il y a encore à peine 2 semaines, une attaque suicide a visé un camp militaire dans la cité de Gao. Elle a coûté la vie à 77 personnes. Il faut rappeler que le nord-Mali fait l’objet d’attaques répétées des mouvements djihadistes depuis 2012.
Au regard, de la situation, la sécurité dans la région ne serait pas encore optimale pour accueillir des festivaliers.
« La société civile a organisé une réunion, le mercredi 25 janvier, à Tombouctou pour parler des événements de Gao, de l’insécurité, et du festival. À l’issue de cette réunion, la société civile a jugé qu’il était inopportun, au vu de l’attaque de Gao et de l’insécurité régnant dans la région de Tombouctou, d’organiser le festival, une pétition signée massivement par la société civile a été donnée aux organisateurs » explique le journal du Mali.
Pour Paul Chandler, un organisateur de concerts qui travaille souvent au Mali, une belle occasion de rassembler le peuple malien a été ratée.
« Ce festival va au-delà de la musique. C’est une manière de rassembler le peuple et les nombreuses tribus du Mali, de se réconcilier. Ce n’est pas comme aller à un simple concert. Cela devient une véritable communauté, et c’est l’occasion de rencontrer des gens différents de vous, et de réaliser qu’ils ne sont pas si différents de vous tout compte fait. La musique c’est un moyen de nous rassembler. Mais cet esprit de communion, de rencontre dans la diversité, c’est quelque chose d’unique » a-t-il regretté au micro de radiovl.fr.
De son côté, Mani Ansar organisateur du festival fustige les agissements de la société civile qui ont poussé le gouvernement par mesure de prudence à reporter le retour de l’évènement.
« La société civile fait finalement le jeu des extrémistes. Il faut que le société civile arrête, on a besoin d’être ensemble, la vie doit continuer. Tombouctou n’est pas la seule ville sous menace, les autres festivals vont avoir lieu » a réagi le responsable interrogé par le journal du Mali.
En attendant, selon radiovl.fr, les artistes programmés et équipes techniques qui avaient embarqué leur matériel et traversé le fleuve Niger pour se rendre à la destination, gardée secrète jusqu’au dernier moment, ont déchanté.
Le festival au désert a lieu tous les ans au mois de janvier à Essakane à deux heures de piste de la ville de Tombouctou. Il s’appuie sur la tradition des peuples Touaregs habitants la région.
Commentaires
s'identifier or register to post comments