Déci’tel, l'application mobile musicale made in Senegal

Dans le souci de rapprocher l’offre d'une potentielle demande plus précisément la musique de son public, et celui également noble de lutter contre la piraterie et permettre aux artistes de vivre de leur musique que ce projet est né. Porté par le label Bois Sakré, maison de production des artistes du Daara J Family, Deci'tel semble avoir de bons ambassadeurs.

Jusque-là, on pourrait croire qu'il s'agit d'un énième projet de téléchargement musical au Sénégal comme ceux qui existent déjà. Déci'tel apporte une nouvelle donne, celle de l'application.

Précision de taille pour faire le distinguo, il ne s'agit pas d'une plateforme ou d'un site internet mais bien d'une application mobile à télécharger sur le Playstore à partir de son smartphone pour ensuite avoir une visibilité sur les titres que l'on souhaite acheter. Chaque achat ou téléchargement est facturé à 500 Fcfa. Pour l'instant seuls les téléphones Android peuvent y accéder et cela ne saurait tarder pour les mobiles sous IOS. Autre perfectionnement en cours, l’accessibilité à l’application et l’achat des titres via des sms crédit avec tous les opérateurs connus sur le territoire sénégalais (Orange, Tigo, Expresso). D'autres améliorations et innovations sont à espérer selon un des porte-paroles de Déci'tel.

Pour l’heure, les morceaux des artistes sénégalais tels que Daara J Family, Dip Doundou Guiss, Queen Biz ou encore Canabasse y sont présents. Ce dernier a d’ailleurs fait la sortie en exclusivité de son dernier single à travers l’application. Autre rôle de Déci’tel qui par définition fait un clin d’œil à "décibel" mais également au mot wolof  « Amko ci teel » « Deci’tel moy Jot ci teel », qui traduit l’idée d’exclusivité, d'avoir quelque chose avant tout le monde.

A l’ère d’internet et du mobile, l’Afrique de l'Ouest francophone essaie de rattraper le train déjà bien lancé en Afrique anglophone. Evidemment, on s'interroge sur la pérennité ou tout simplement la réussite d'un tel projet. Selon des chiffres de l’ARTP*, 94% des sénégalais accèdent à internet à partir de leur téléphone. Il ya donc bien un marché existant mais sera t - il conquis et prêt à payer pour avoir des sons locaux ? Espérons-le pour les artistes et pour le secteur de la musique.

ARTP: Autorité de Régulations des Télécommunications et des postes.