La musique live au Tchad
La musique vivante dite live est une musique qui se dit un spectacle de musique, une émission de musique ou un disque enregistré non pas en studio mais sur une scène devant un public. C’est un spectacle de musique joué en présence de tous les acteurs qui interviennent dans le processus de la création musicale.
Il s’agit précisément de la présence physique du public, des chanteurs, des guitaristes, des contrebassistes, des bassistes etc. Cette forme de diffusion et de consommation de la production musicale aconnu un grand succès et continueégalement de faire la fierté de la musique en Afrique et ailleurs.
Entre temps, la diversification de mode de consommation et l’accès à la production musicale par l’internet, le digital et bien d’autres plateformes de consommation virtuelle de la musique ont infligé un déficit d’audience à la musique live.
Cette pratique millénaire qui porte le nom de musique live est en opposition à la diffusion de musiques en semi-live soit en Play Back. Le Tchad n’est pas en marge de cette évolution sinon de l’impact de la technologie sur la pratique musicale. Les musiciens et les mélomanes tchadiens portent en eux notamment le revirement de la pratique musicale et d’accès à la musique.
Pour nous, évoquer la vitalité de la musique live en Afrique et particulièrement au Tchad, revient à replacer le concept de musique vivante en Afrique d’abord. Sur cette question, il faut dire qu’en Afrique et au Tchad, historiquement, la musique, elle est avant toute chose vivante. Cette vivacité est portée à travers la musique traditionnelle, la musique populaire et les diverses manifestations culturelles (musicales). Cette dernière engendre des lieux d’écoute physique de musique vivante dans les différentes villes du Tchad.
Le contexte de la scène live au Tchad
Inscrivons qu’au Tchad, les premiers enregistrements sonores ont eu lieu pendant la période coloniale. C’est une captation sonore de la musique traditionnelle dans la région de Sarh, au sud du pays. Et la musique moderne ? Quelle est la place de la musique vivante sur la scène musicale au Tchad ?
Marquons que le concept de musique vivante, en Afrique, est lié à l’histoire même du continent,son aspect moderne, particulièrement au Tchad, est apparuvraisemblablement aux alentours de la période coloniale,et suite à la naissance des orchestres et groupes de musique à travers les grandes villes.
C’est lorsque les musiques africaines intègrentquelquesinstruments de musique dits «modernes » ou occidentaux, que l’on a tendance à parler de musique live. On oublie cependant que les musiques traditionnelles et populaires d’Afrique sont à la base des musiques vivantes, sinon elles étaient déjà des musiques vivantes puisqu’il fallait être présent pour les écouter. L’interprétation ou la représentation dans l’espace public et en salle se font toujours en direct d’où le terme live.
Pour ainsi dire, qu’il est impossible d’évoquer la musique vivante au Tchad sans parlerde la musique traditionnelle et populaire. Car, ces deux genres musicaux occupent traditionnellement une place de choix sur la scène musicale tchadienne. L’une des raisons, c’est que la population tchadienne est majoritairement rurale. En conséquence, les manifestations et les évènements culturels dans les différentesvilles du pays sont animés en grande partie parces deux tendances de genre.
Les groupes musicaux
La scène musicale moderne au Tchad avait pris de l’ampleur avec le débarquement du concept dit d’Orchestre National, Ballet National, Théâtre National qui a suivi la période des indépendances des pays d’Afrique. Au Tchad, ces groupes et orchestres de musique qui ont marqués cette période de l’histoire de la musique vivante sont entre autres ; Chari Jazz, Africa Mélodie, Abakar Chikito, Moussa Chauffeur, la cantatrice Mama Eldjima etc.
Cette tradition de faire et d’écouter de la musique vivante a été suivie par la plupart des groupes et musiciens post indépendance comme Challal International, Clément Masdongar, Tibesti et bien d’autres. Même avec le début du mouvement Rap dans les années 1990 où nous avons eu la prolifération des instrumentales et de beat sur les CD, pour le besoin du playback et de semi-live, la musique vivante asu avoir et conserver sa place dans cette nouvelle tendance.
Nous dirons que la musique vivante a eu un vaste éclatement au Tchad à partir des années 2000. Surtout avec la naissance des groupes Tibesti, le groupe Inch’Allah, le groupe de Rap komplyss, le groupe de Rap les Banlyeuzars, le groupe de rap Otentik, le groupe H’sao. Sans oubblier l’apport non négligeable des musiciens de la diaspora comme Célestin Mawndoé (du groupe Yeleen), Franck Degospa du groupe Rapaces, Doro Minanta, Clément Masdongar, le groupe Yalade etc. Dans cet ensemble, un groupe résiste encore à la tempête et marque sa différence dans le domaine de la musique vivante, c’est legroupe H’Sao.
Le groupe a su imposer sa différence sur la scène tant bien nationale qu’internationale.D’abord par son style de départ et le fait de faire du live comme un élément moteurdu groupe. Certains diront que le groupe a eu de la chance d’être sous d’autres cieux. Oui, mais n’oublions pas queplusieurs groupes et artistes tchadiens ont eu cette chance mais n’ontgardé ni style et ni le maintiende l’entité du groupe.
D’autres parts nous avons également les artistes tchadiens de groupes disloqués qui évoluent en soloet gardent en eux cette flamme de la musique vivante. Pour exemple, nous pouvons parler d’Abdoulaye Ndergue du Tibesti, Célestin Mawndoé du groupe Yeleen, Aimé Palio du groupe Tibesti, le défunt Moustapha Ngaradé(dit Djigo), Franck Degospa du groupe Rapaces, Djim Radé Kamndoh (Tôh-Nal) et la liste est non exhaustive.
Encore de nos jours, la musique vivante continue d’avoir une meilleure visibilité sur la scène musicale tchadienne. Si d’une part il y a des groupes et des artistes en solo qui font la fierté de la musique vivante au Tchad, de l’autre, il est important de parler également de ces formationsqui ne manquent pas les différents rendez-vous de la scène musicale.
Les festivals
Les festivals comme N’dJamvi, N’djam s’enflamme en Slam, N’djam Hip-Hop, Neige au Sahel constituent d’incontestables plateformes de promotion et d’expression de la musique vivante au Tchad. Avec le récent retouren force du groupe Tibesti sur la scène musicale, il y a une bonne raison de dire que la musique vivante a encore de bons jours devant elle.
Pour ceux qui estiment qu’avec les nouvelles technologies de l’information et de la communication, le numérique, la musique électronique ou la musique 2.0 c’est la mort de la musique, qu’ils gardent encore leurs prévisions car le dernier mot n’est pas encore dit. Si le théâtre n’est pas mort avec l’apparition du cinéma, de la télévision et de l’internet, pourquoi souhaiter ou présager aussi prématurément la mort de la musique live ?
Référence: -Ialtchad Presse: www.ialtchad.com ; -Journal du Tchad: www.journaldutchad.com ;-Afrik.com: www.afrik.com ;
-Africultures: http://www.africultures.com/.
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