Erta : le grand retour

L’artiste de son vrai nom Ekosso Rose Téclaire Albertine, d’où elle tire son nom d’artiste est une chanteuse de musique World d’origine camerounaise, de la province du littoral. Très tôt donc Erta est contaminée par le virus de la chanson, et c’est à l’âge de 5 ans que l’artiste suite à un accident a réellement confirmé ses talents de future chanteuse en racontant à travers une chanson « acapela » les circonstances de cet accident. Ne dit-on pas que à quelque chose malheur est bon ?

Influencée depuis son enfance par les musiques qu’écoutaient ses parents à la maison, Erta se découvre une fan de musique congolaise, de Julio Iglesias, Franco, de musiques française, et de makossa, ces musiques qui ont bercées son enfance et influencées son style musical. L’artiste chante en toutes les langues bantoues qui lui sont accessibles et aussi en français et en anglais.

Son parcours musicale est éclectique. En 1996 elle joue dans l’orchestre scolaire de son établissement, et à coté de cela, crée un groupe de rap avec ses camarades de lycée. Ce groupe nommé « othentik clik » fait son bonhomme de chemin et comme des joyeux lurons, ces talents en herbes se retrouvent entrain de produire des fusions et des voix de musiques du terroir et un single en  avec pour titre « reste sage ». Notre diva africaine ne dort pas sur ses lauriers et écument les salles de spectacles du pays. Du festival Masao où elle est nommée meilleure voix féminine en passant par Promote, l’IFC et les écrans noirs, Erta n’en finit pas de surprendre et de se faire apprécier par un public conquit par cette jeune dame à la voix prometteuse.

En 2004, la fille de Nkongsamba se retrouve au Canada pour continuer ses études, la passion pour la musique reprenant le dessus, elle rentre en studio dans son nouveau pays d’accueil et sort un maxi single de 5 titres intitulés Aux rythmes d’Afriques un album dévoilé en 2009 mais qui n’a pas fait son chemin parce que dit- elle n’était pas d’accord avec la qualité, elle qui a le souci du travail bien fait et qui ne voulait pas offrir un album bâclé à son public. C’est ainsi pendant son séjour au Canada, elle se retrouve également dans des émissions de téléréalités musicales, comme « Canadian idols », où elle fait partie du top 22 et va même très loin dans la complétion en se retrouvant 3ème du classement générale. Aux âmes bien nées donc la valeur n’attend point le nombre d’années.

« Retour au pays natal »

Erta qui vit désormais entre Yaoundé, Paris, et Montréal, a décidé de tout abandonner pour ne faire que de la musique. Elle entre en studio en 2010 pour préparer son 2ème album nommé Retour aux sources que les yaoundéens auront la primeur d’écouter lors de son come back du 17 décembre.

Retour aux sources est un album minutieusement préparé avec la touche finale de l’artiste architecte de musique world Blick Bassy. Un album qui décrie les maux qui minent les sociétés africaines, qui parle du désespoir humain, avec pour titre phare « Beken » qui signifie « on m’a tout pris ». La diversité africaine, la richesse culturelle camerounaise, un mélange d’émotions et de souvenirs d’enfances, tous se retrouvent en un dans cet album et les chansons de cette reine bantoue, dont l’humilité, le partage et l’amour de son prochain sont les valeurs auxquelles elle tient énormément.

Proche du chant et de la danse traditionnelle, Erta ne manquera pas encore d’étonner son public qui s’était déjà habitué à sa voix dans les années 2000 et qui sûrement retrouveront n’ont pas la jeune fille de l’époque, mais une femme dans tout le sens du terme, avec un autre ton, une autre définition, et d’autres défies à relever.

Nous lui avons posé la question de savoir pourquoi ce concert ? Est-ce une sorte de promotion pour le votre nouvel album ? Erta nous a répondu en disant « j’ai tout laissé pour faire de la musique, et ça faisait longtemps que le public camerounais n’avait plus eu de mes nouvelles, beaucoup de gens m’attendent en spectacle, et comme je suis soucieuse du travail bien fait, j’ai pu monter un groupe de musiciens avec qui je prépare cet événement, afin de servir le meilleur à mon public qui ne sera pas déçu. J’avais également un souci de faire un retour aux sources, c’est à dire revenir dans mon pays qui m’a tout donné. Et rien de meilleur qu’un grand retour en donnant un spectacle au public qui m’a vu grandir.»

Erta la vraie, Erta la fille des monts Manengouba, Erta l’africaine, telle sera la chanteuse que nous retrouverons le 17 décembre 2015 à la case des arts, un concert qui signera définitivement le retour aux sources de l’artiste, et qui annonce déjà  les prémices d’une succession de concerts et de spectacles au Cameroun et à travers  le continent en 2016.